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La première réunion du Comité interministériel à l’intégration dresse un plan d’action global sur l'apprentissage de la langue, la vie en société, l'orientation professionnelle et l'accès à l'emploi.
Alors que le Sénat poursuit l'examen du projet de loi, adopté le 22 avril par l'Assemblée nationale, pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie, la présentation de la feuille de route du Comité d'intégration permet de préciser les pistes devant faciliter l'intégration et l'emploi des étrangers nouvellement arrivés sur le territoire français.
Cinq rubriques structurent les orientations dessinées suite au rapport d'Aurélien Taché et à la nomination du préfet Alain Régnier en qualité de délégué interministériel à l'accueil et à l'intégration des réfugiés.
Deux sont transversales : participer activement à la vie en société (deux fois plus d'ateliers "Ouvrir l'école aux parents pour la réussite des enfants ", etc.) et innover dans les méthodes par le recours aux outils numériques, appel à projets "1 000 projets pour 1 000 réfugiés".
Trois rubriques mettent l'accent sur la formation et l'emploi
Parvenir à l'autonomie par l'apprentissage du français
La maîtrise de la langue française est renforcée dès 2019 avec l'amplification des cours de français (400 heures, au lieu de 200), la mise en place de cours spécifiques (600 heures) pour les publics non lecteurs, non scripteurs, des formations modernisées. L'atteinte du niveau A1 à l'isue de la formation linguistique sera attestée par une certification permettant de prouver la compétence linguistique pour une recherche d'emploi ou la poursuite de formation.
Insérer dans l'emploi et la vie économique
L'insertion professionnelle, priorité de la politique d'intégration, se traduit par la mise en place d'un parcours d'orientation et d'insertion professionnelles au travers d"un accueil à visée professionnelle en début de Contrat d'intégration républicaine (CIR), de la création d'un entretien en fin de CIR et d'un entretien approfondi d'orientation professionnelle pour chaque primo-arrivant en recherche d'emploi assuré par le Service public de l'emploi.
La levée des freins pour favoriser l'accès à l'emploi s'appuie notamment sur des dispositifs existants : développement des formations linguistiques à visée professionnelles, reconnaissance des expériences professionnelles, mobilisation des réseaux d'entreprises, etc. S'y ajoutent des pistes nouvelles : des moyens pour les préfets pour accompagner des initiatives locales, l'expérimentation d'un sas linguistique et socio-professionnel auprès de 3 000 jeunes étrangers proposé par les Missions Locales, etc.
Développer des parcours d'intégration adaptés pour les réfugiés
L'accompagnement social individualisé sera mis en place dès le 1er janvier 2019 pour faciliter les démarches suivant l'obtention du statut (santé, droits sociaux, apprentissage du français, formation professionnelle). Parmi les pistes, l'extension des dispositifs innovants d'accès à l'emploi est prévue avec 5 000 personnes accompagnées par des dispositifs innovants (HOPE, appels à projets territorialisés). La délégation interministérielle pour l'accueil et l'intégration des réfugiés pilote et coordonne ces actions.
En conclusion, le renforcement de l'orientation socio-professionnelle et une mise en synergie des acteurs et dispositifs donnent un éclairage de l'articulation plus forte attendue entre intégration, formation linguistique et emploi afin de mieux sécuriser les parcours.
Pour aller plus loin, téléchager la présentation du Comité intégration
Christine Barret-Labre
Tags : apprentissage du français | orientation | intégration | accès à l'emploi