© Fotolia
Un rapport de l’Igas et de l’Igaenr analyse les freins à la mixité des métiers et émet une série de recommandations pour pouvoir les lever.
Aujourd’hui en France, seuls 15,5 % des travailleurs sont dans un métier où la répartition entre les hommes et les femmes est équilibrée. La mixité des métiers contribue pourtant à l’égalité professionnelle et serait même susceptible de fluidifier le marché de l’emploi. Consultée sur ces enjeux, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (Igaenr) a remis son rapport sur l’Evaluation des actions publiques en faveur de la mixité des métiers, rendu public le 19 avril.
Un manque de volontarisme chez les acteurs de la formation et de l’emploi
En dépit d’une affirmation constante de promotion de la mixité des métiers les résultats sont mitigés et les moyens manquent, constate le rapport. Dans les institutions en charge de l’éducation nationale, de l’emploi ou de la formation professionnelle le contexte est celui d’un « pilotage peu volontariste ». Parallèlement « une forte inquiétude subsiste sur l’engagement des Régions ».
Au sein des services de Pôle emploi, le sujet est encore peu « porté » estiment également les auteurs du rapport. Ceux-ci regrettent par ailleurs que dans les cahiers des charges du Conseil en évolution professionnelle (CEP) et du « Plan 500 000 » aient été totalement omises la lutte contre les stéréotypes et la promotion de la mixité dans la formation des conseillers.
Promouvoir la mixité dans des métiers à haut potentiel
Pour lever les freins à la mixité des métiers, le rapport émet de nombreuses recommandations. Il préconise ainsi de former et de sensibiliser tous les acteurs relais et d’intégrer des leviers en faveur de la mixité dans les dispositifs de droit commun des acteurs de l’éducation, de la formation, de l’orientation et du recrutement.
Il est également recommandé d’engager une action publique volontariste de promotion de la mixité des métiers « dans quelques métiers à fort potentiel de développement ». Sont en particulier ciblés les métiers du numérique (pour y augmenter la part de femmes) et les métiers sanitaires et sociaux (pour y augmenter la part d’hommes).
A noter enfin parmi les autres pistes envisagées par le rapport : la possibilité d’abonder le Compte personnel de formation (CPF) des hommes ou femmes souhaitant se former vers un métier à faible mixité, ainsi que la définition d’objectifs et d’indicateurs de la mixité des formations et des métiers.
Raphaëlle Pienne
Tags : mixité professionnelle | accès à l'emploi | égalité hommes-femmes