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Pour mieux accompagner les franciliens vers l’emploi, la Région fait évoluer sa méthode d’analyse des besoins en compétences et ses dispositifs de formation. Cette approche s’accompagne de nouveautés destinées à responsabiliser les acteurs.
« Nous avons décidé de faire de la question de l’emploi une priorité, ce qui passe par l’adaptation de nos dispositifs de formation aux réalités du terrain dans une logique d’efficacité, de responsabilité et d’innovation » explique Vincent Jeanbrun, délégué spécial à l’emploi, la formation professionnelle et l’apprentissage de la Région Ile-de-France.
25 bassins d’emploi
Le Conseil régional, qui consacre 300 millions d’euros à la formation en 2018 (400 millions en intégrant les ressources émanant du plan d’investissement dans les compétences), s’est doté d’une cartographie beaucoup plus fine pour évaluer les besoins en compétences et en formation. L’analyse qui se faisait auparavant sur l’ensemble du territoire francilien s’effectue désormais à l’échelle de 25 bassins d’emploi afin de mieux détecter les métiers en tension.
Aide individuelle régionale vers l’emploi
Toujours dans l’optique de mieux prendre en compte les besoins des employeurs et de favoriser un retour rapide des bénéficiaires dans l’emploi, le Conseil régional a fait évoluer ses dispositifs de formation en introduisant des cursus plus courts, en proposant des stages centrés sur les compétences de base et ou encore en mobilisant les nouvelles technologies au sein des parcours. La Région s’est aussi dotée d’un nouveau dispositif. Baptisé Aire, pour Aide individuelle régionale vers l’emploi, il permet de financer des formations répondant à des besoins émergents ou des parcours à l’issue desquels il existe une proposition ferme d’embauche. Plus de 200 personnes ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis cet été. Deux millions d’euros y sont consacrés cette année, mais en 2019, le budget sera ajusté en fonction des besoins, précise Vincent Jeanbrun.
Prime à la performance
Autre nouveauté, la Région met désormais l’accent sur la « responsabilisation des acteurs » avec pour objectif de gagner en efficacité en matière de retour vers l’emploi. Ainsi les organismes de formation intervenant dans le cadre du Parcours d’entrée en emploi (PEE) et du Parcours régional de formation vers l’emploi (PRFE) sont désormais soumis à des contrats de performance. Une prime pouvant représenter jusqu’à 5 % de coût de la prestation leur est versée si leurs résultats en matière de retour à l’emploi ou d’accès à une formation qualifiante pour les jeunes décrocheurs sont bons. Une façon de les « responsabiliser par rapport à leur capacité d’accompagnement vers l’emploi », indique Vincent Jeanbrun.
Charte pour les stagiaires
Les bénéficiaires eux-aussi sont invités à s’engager en signant, quel que soit les dispositifs, une « charte d’engagement du stagiaire ». En la signant, ils acceptent de mobiliser leur Compte personnel de formation qui sera abondé par la Région, d’évaluer la formation dont ils ont bénéficié (via l’outil Anotéa), de faire part de l’évolution de leur situation six mois après la fin de leur stage ou encore de répondre aux sollicitations des partenaires de la Région (agences d’intérim, par exemple). Ce document « valorise l’action de formation et permet aux bénéficiaires de s’impliquer davantage », précise Thierry Briffault, directeur adjoint à la direction de la formation professionnelle de la Région Ile-de-France.
La Région a par ailleurs relancé l’appel à projets baptisé « deuxième chance numérique » destiné à promouvoir des méthodes de formation innovantes. En 2019, l’accent sera mis sur la formation en réalité immersive permettant l’apprentissage à partir de situation de travail simulées.
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