Les directeurs de CFA franciliens « plus confiants » après leur rencontre avec France compétences

07 Mai 2019

Les directeurs de CFA franciliens « plus confiants » après leur rencontre avec France compétences © Fotolia Quelque 80 directeurs de l’Association régionale des directeurs de CFA d’Ile-de-France ont participé le 17 avril à une matinée d’échanges avec le directeur général de France compétences, Stéphane Lardy.

Au centre des débats entre le directeur général de France compétences et les directeurs de CFA, il y avait, bien sûr, les coûts au contrat, dont l’organisme a communiqué les premiers arbitrages le 13 mars dernier.

« Globalement, on est beaucoup plus confiant qu’il y a 4 ou 5 mois, rapporte Pascal Picault, vice-Président de l’Ardir Ile-de-France (1), ce n’est pas le scénario catastrophe, ni l’assèchement des financements que certains craignaient ». Selon lui, les nouveaux coûts de formation établis par France compétences et publiés sur son site ont fait des gagnants, parmi lesquels le réseau des chambres de métiers, qui pratiquait jusqu’ici des coûts inférieurs. Alors que le réseau ANFA, des services de l’automobile, serait plutôt perdant. « Au niveau du CFA du groupe La Poste, je m’y retrouve plus ou moins bien selon les formations, mais dans l’ensemble cela va s’équilibrer », estime Pascal Picault, son directeur. La Poste est un cas particulier puisque, n’appartenant à aucune branche, elle a négocié en direct avec son Opco.

Coûts équilibrés

Mais dans l’ensemble, les branches professionnelles ont bien joué le jeu et défini des coûts équilibrés : « Les difficultés qui persistent à évaluer le coût de certaines formations sont d’ordre technique ou liées à un manque de temps, mais sur les 30 % de coûts qui posaient problème, il n’en reste plus que 10 % ou 15 % ». Deux décrets sont attendus, dont un décret « balai » qui déterminera le coût des dernières formations « orphelines », afin qu’en septembre ou au 1er janvier 2020, toutes aient un coût défini.

Quelques questions restent en suspens. Par exemple, pour une formation qui dure deux ou trois ans, quel coût s’appliquera pour les années restantes ? L’ancien ou le nouveau ? L’Ardrif ne se prononce pas, puisque ses adhérents ne sont pas tous du même avis. Un décret « coquille », qui va réajuster tout ce qui n’aurait pas été prévu par la loi, devra trancher cette question.

Autre flou à éclaircir, comment les CFA, notamment les petits, vont-ils financer leurs gros investissements ? « Car les Régions ne pourront pas aider tous les CFA et les Opco, au début, n’auront pas de fonds », souligne Pascal Picault.

Rôle régulateur

Hormis ces quelques flottements, l’Ardir a été rassurée sur le rôle de régulateur de France compétences. « C’est vraiment la pierre angulaire de régulation de la formation professionnelle, note Pascal Picault, elle devra notamment surveiller que les Opco nous payent dans les temps, donc nous n’hésiterons pas à saisir l’agence en cas de retard de versement. ».

Enfin, les directeurs présents ont apprécié des interlocuteurs « attentifs et très pointus techniquement ». Stéphane Lardy était accompagné de Michel Ferreira-Maia, directeur de la régulation à France compétences, issu de la DGEFP. Les directeurs sont donc plutôt sereins, même s’ils continueront à être vigilants quant au profil des nouveaux CFA arrivant sur le marché.

Mariette Kammerer (Centre inffo pour Défi métiers)

(1) Association régionale des directeurs de CFA d’Ile-de-France

 

 

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