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Le ministère du Travail encourage depuis mars dernier la création de clubs d’entreprises engagés pour l’emploi et l’insertion professionnelle des plus vulnérables. Le Club de Paris a été lancé le 26 juin et réunit déjà 70 entreprises.
« Les dispositifs légaux existent, en faveur de l’insertion, de la formation, il faut maintenant que les entreprises s’engagent, pour relever ce défi économique et sociétal, et donner une chance à chacun d’accéder à l’emploi », affirmait Muriel Pénicaud, ministre du Travail, lors du lancement du club parisien à la Chambre de commerce et de l’industrie. Une trentaine de clubs d’entreprises « engagées » ont été créées en région depuis le mois de mars. Le club parisien est animé par le président de la CCI, Dominique Restino. Lequel, à l’occasion de son lancement, invitait 8 entreprises à présenter leur initiative d’engagement, sur le handicap, l’illettrisme, l’insertion de publics non qualifiés, réfugiés, ou issus de quartiers prioritaires.
Emplois francs
La chaîne de restaurants Prêt à manger recrute des employés polyvalents, non qualifiés, et les forme en interne grâce au dispositif des emplois francs : « Les aides associées nous permettent de renforcer le parcours de formation et le temps de tutorat », explique son responsable. Logilab, spécialisée dans les logiciels et la formation en informatique, a ouvert ses portes à un salarié senior : « Il est issu d’une promotion de 25 seniors en reconversion, formés par l’école 42 dans le cadre d’un partenariat avec Pôle emploi », explique le chef d’entreprise, satisfait d’avoir enfin pu recruter.
Tutorat et illettrisme
Crédit agricole SA mène de son côté une initiative de lutte contre l’illettrisme. « Le personnel de ménage peut suivre 8 mois de formation aux métiers de la propreté et à la langue française, 6 heures par semaine, complétée d’une heure par semaine de tutorat, assurée par des collaborateurs du Crédit agricole », explique une représentante. Cette action menée en partenariat avec l’association Stop illettrisme et les prestataires de ménage, pourrait s’étendre au personnel de restauration collective.
Esus et SIAE
Le Social Bar, Entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus), emploie 50 « activateurs de convivialité » qui facilitent la rencontre entre les clients du bar : « Un Post-it collé dans le dos, un prix du verre joué aux dés, un “ pierre-feuille-ciseaux ” géant, l’organisation de soirées à thèmes pour les réfugiés ou d’afterworks pour les chômeurs, explique le fondateur David Rivoire, nous voulons proposer ce métier d’activateur à des personnes en insertion, signataires d’un contrat “ Premières heures ” avec Emmaüs ». Ce contrat permet à des personnes très éloignées de l’emploi de commencer par quelques heures de travail.
Des Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), comme « Clair et Net », font également partie du club « Paris, une chance ». Plus de 70 entreprises l’ont déjà rejoint et le président de la CCI vise « 1 000 adhérents d’ici deux ou trois ans ».
Mariette Kammerer (Centre Inffo pour Défi métiers)
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