Industrie aéronautique et spatiale en Ile-de-France : une offre de formation mal identifiée

07 Février 2019

Industrie aéronautique et spatiale en Ile-de-France : une offre de formation mal identifiée © Laurent Pascal / CAPA Pictures / Safran L'IAU publie une étude qui confirme la place prééminente de la région en matière aéronautique, spatiale et de défense, mais pointe une offre de formation mal identifiée par les PME du secteur.

L’Ile-de-France occupe une place prééminente dans l’industrie nationale aéronautique spatiale et de défense (ASD) avec les près de 100 000 emplois répartis au sein de plus de 2 000 établissements. 

Particulièrement spécialisée dans la conception et construction de moteurs, d’équipements d’aide à la navigation et dans les activités de maintenance périodique, la région rassemble aussi l’ensemble des acteurs de la filière nationale : les intégrateurs Airbus, Dassault aviation, Ariane Group et Safran engines, les équipementiers Goodrich, Thales, ou encore les activités d’équipement aéronautique de Safran. Cette présence concerne aussi bien les activités de siège, la R&D que la production.

La filière francilienne compte également un important tissu de sous-traitants industriels et de bureaux d’études.

Cette excellence régionale a été reconnue en 2007 avec la création du pôle de compétitivité ASTech Paris Région qui est en charge de l’animation de la filière régionale.

L’ASD francilienne bénéficie de la forte dynamique mondiale et nationale du secteur, comme en témoigne une croissance des effectifs qui tranche avec la dynamique négative de l’industrie franciliens depuis 2008. De plus, elle bénéficie d’un soutien de longue date de la région Ile-de-France qui en a fait une de ses filières prioritaires, mais aussi des collectivités locales.

Cependant ces bonnes performances ne doivent pas masquer plusieurs enjeux auxquels la filière régionale est confrontée.

L’étude soulève ainsi un déficit d’image et un manque de suivi des grands comptes par ailleurs très sollicités par les autres pôles aéronautiques français pour y délocaliser certaines de leurs activités. Elle note également un déficit de coordination entre la politique régionale et les stratégies locales d’ancrage et de développement de la filière. Par ailleurs, les industriels subissent tout particulièrement les effets de l’urbanisation.

Enfin, malgré sa forte attractivité, la filière connaît aussi des problèmes de recrutement.

Recencer les besoins en formations et mutualiser les moyens

Concernant la formation, l’étude souligne que l’offre est mal identifiée par les acteurs de la filière, notamment les PME qui peinent à trouver la bonne formation pour recruter des jeunes ou former leur personnel.

Cette méconnaissance peut conduire les PME à pointer le manque de formations comme étant un des principaux motifs à leurs problèmes de recrutement, ce qui n’est pas toujours justifié. Le risque est alors de voir émerger des demandes visant à multiplier les formations en Ile-de-France.

Pour optimiser les moyens publics et privés, une piste consisterait à travailler avec les grandes entreprises qui disposent de centres de formations qui pourraient éventuellement et sous conditions bénéficier à d’autres acteurs de la filière.

Parallèlement, la mise en place de GPEC (Gestions provisionnelles des emplois et des compétences) territoriales transversales permettrait de recenser les besoins localisés et communs à plusieurs filières afin de mutualiser les moyens qui pourraient être mis en place.

Télécharger l'étude « L'industrie aéronautique, spatiale et de défense en Ile-de-France »

Patricia Holl

Tags : aéronautique | spatial