Faut-il réformer l’apprentissage ?

27 Octobre 2017

Faut-il réformer l’apprentissage ? © Défi métiers Le Rendez-vous de la formation et de l'orientation organisé par Défi métiers le 24 octobre a permis d’échanger et de débattre autour des questions liées à la future réforme de l’apprentissage.

Dès sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron prévoyait de mener une action d'envergure en faveur de l'apprentissage, à initier dès le lycée. Il promettait de « développer les périodes de pré-apprentissage et les filières en alternance dans tous les lycées professionnels ». Cette politique vient d’être confirmée par la ministre du Travail qui souhaite, grâce à une nouvelle réforme impliquant davantage les branches professionnelles, mettre davantage l’apprentissage en lien avec les besoins du marché du travail et faire ainsi baisser le chômage des jeunes.

Les Régions sont également appelées à jouer un rôle important dans la réforme, laquelle s'attaquera aussi aux circuits de financement. Selon Alix Humbert, de la direction de l’apprentissage au Conseil Régional d'Ile-de-France, il faut « renforcer le pilotage régional », la Région étant « la mieux placée pour organiser la carte des formations avec tous les partenaires ». « Il faut toutefois limiter les changements en matière de financement, qui peuvent profondément déstabiliser les établissements » alerte Alix Humbert, qui rappelle par ailleurs le bon taux d’insertion en Ile-de-France avec 7 apprentis sur 10 en emploi 6 mois après leur formation, dont 64 % en CDI.

Deux points de vue quant au projet de réforme se sont exprimés au cours de la rencontre.

L’Association régionale des directeurs de centre de formation d’apprentis (Ardir) de la région Pays-de-Loire est porteuse d’un projet durable de l’apprentissage. Elle a présenté la vision d’un système d’apprentissage au service de la formation et favorisant prioritairement l’accès à une certification. « Il faut passer d’un système du contrat d’apprentissage au contrat de formation afin d’assouplir le cadre du contrat d’apprentissage et multiplier les expériences », a argumenté Robert Dufour, vice président de l’Ardir, qui souhaite une plus grande implication des CFA. L’association a présenté des recommandations afin d’améliorer le financement de l’apprentissage, notamment via une contribution financière des associations et fonctions publiques.

Le Club économique franco-allemand (Cefa) positionne quant à lui l’apprentissage avant tout comme un moyen au service de l’emploi et incite à faire du ministère du Travail « l’instance de gouvernance qui définirait la stratégie et coordonnerait le suivi de l’avancement des projets de l’apprentissage ». « Il déciderait par exemple quelles seraient les filières métiers pour lesquelles le passage en apprentissage serait obligatoire », précise Adrien Suru, directeur du contrôle de gestion chez Allianz et membre du Cefa. Une autre recommandation a beaucoup fait réagir l’assistance, la création d’un diplôme spécifique « apprentissage » reconnu par l’Etat afin de « valoriser l’expérience professionnelle ».

Les vidéos des différentes interventions sont à retrouver sur YouTube.

Jonathan Singaye

Tags : apprentissage | jeune | formation | Rendez-vous de la Formation et de l’Orientation | RCO

Intervention de Bernard Dufour, vice président de l'Ardir
Intervention d'Alix Humbert, direction de l'apprentissage, Conseil régional d'Ile-de-France