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L’Agence des solidarités actives a présenté le 4 avril une évaluation du dispositif de l’emploi accompagné depuis son inscription dans la loi Travail (2016).
72 % des personnes entrées dans le dispositif de l’emploi accompagné étaient préalablement des demandeurs d’emploi, selon les premiers résultats de l’évaluation du dispositif par l’Agence nouvelles des solidarités actives. Et 60 % ont un faible niveau de qualification, ou aucun diplôme. Présentant ses résultats devant 240 professionnels réunis par le Collectif France Emploi accompagné, le 4 avril à Paris, l’Ansa a fait acte d’une montée en charge du dispositif depuis son entrée dans la loi Travail en 2016. Visant à favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi en milieu ordinaire, par « un soutien des personnes handicapées et de leurs employeurs », il accueille 1 240 personnes au 31 décembre 2018, contre 800 en juillet 2018.
Public cible
La plupart des bénéficiaires souffrent de handicaps psychiques liés au trouble du spectre autistique (80 %) et 46 % d’entre eux ont moins de 30 ans. Il s’agit d’hommes à 62 %, qui sont orientés vers l’EA par les MDPH [1] (28 %), le service public de l’emploi (20 %, dont les Cap emploi) ou les structures sociales et médico-sociales (14 %). Pour l’échantillon suivi au mois de décembre 2018 (709 personnes), 43 % ont trouvé un emploi dans le cadre de l’EA et 16 % avaient déjà un emploi à l’entrée.
Le dispositif semble faciliter le maintien dans l’emploi, même s’il est encore trop tôt pour évaluer l’un de ses objectifs : servir d’alternative à l’entrée en Esat [2]. L’accompagnement, souple, adapté aux besoins et mobilisable à tout moment du parcours, dure de deux à huit heures par mois pour la moitié des personnes, qu’elles soient en emploi on non. Il est plus intensif pour les personnes souffrant de troubles autistiques, et mobilise d’autres dimensions que l’emploi pour la moitié des personnes (santé et soins, mobilité, logement).
Déploiement avec la stratégie Autisme
De futures évaluations devraient permettre de fournir des précisions sur l’impact du dispositif sur l’accès et le maintien en emploi, versus d’autres dispositifs, sa pertinence en fonction des publics visés, son utilité sociale et son efficience. Une monographie des territoires sera menée par l’Ansa en 2019-2020.
Jean-François Lhoste, adjoint au sous-directeur de l’autonomie des personnes handicapées et des personnes âgées à la DGCS [3], a insisté sur la mobilisation partenariale pour le succès de l’EA. Entraînant l’Agefiph [4], le FIPHFP [5], la CNSA [6], la DGEFP, les ARS, il se voit consolidé par la Stratégie nationale de lutte contre l’autisme.
Ainsi, les crédits affectés sont portés à 12 millions d’euros pour 2019, avec un doublement des financements État d’ici 2020. Le dispositif a vocation à couvrir tout le territoire en 2020 et un nouvel appel à candidatures sera lancé prochainement par les ARS pour intégrer la dimension autisme dans les projets. Les organismes déjà conventionnés doivent se pencher sur ces nouvelles exigences : leurs programmes doivent pouvoir concerner les personnes autistes et les personnels des organismes gestionnaires devraient se former à l’accompagnement de ce public.
Christelle Destombes (Centre Inffo pour Défi métiers)
Notes
[1] Maison départementale des personnes handicapées
[2] Etablissement et service d’aide par le travail
[3] Direction générale de la cohésion sociale
[4] Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées
[5] Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique.
[6] Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie
Tags : emploi accompagné | personne en situation de handicap | Agefiph | MDPH | accompagnement vers l’emploi