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L’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU) vient de publier une étude dans laquelle il anticipe la reconfiguration du travail à laquelle sera confrontée la Région au cours des huit prochaines années.
D’ici à 2025, l'Ile-de-France devra faire face à de « profondes mutations qui vont restructurer son économie » annoncent en introduction les auteurs de la note « L’économie francilienne en 2025 : ruptures à venir et leviers d’action », réalisée par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (IAU). La reconfiguration du travail arrive en tête de liste de ces mutations.
Automatisation et nouveaux modes de travail
L’IAU alerte sur la destruction potentielle de « centaines de milliers de postes » en raison de l’automatisation d’ici à 2025 en Ile-de-France. Celle-ci devrait non seulement toucher les activités industrielles ou de manutention mais aussi celles des services. Les emplois qui seraient en première ligne pour disparaître sont « les métiers pénibles notamment agents d’entretien, caissiers, agents d’exploitation des transports (…) ». L’enjeu sera la capacité d’adaptation car « un emploi sur deux est susceptible d’évoluer ». Ces évolutions attendues doivent conduire les pouvoirs publics à « anticiper afin d’aider les travailleurs à se former à des tâches nouvelles ou complémentaires aux technologies adoptées », poursuivent les auteurs.
L’étude constate également « l’essor du travail indépendant et collaboratif » qui s’accompagne de la création de « tiers lieux », nouveaux espaces entre le bureau et la maison : espaces de « coworking », « fab labs », lieux d’accompagnement. « En 2016, plus de 500 tiers lieux sont implantés en Ile-de-France. La Région ambitionne de doubler leur nombre d’ici à 2021, prioritairement en grande couronne », est-il précisé.
Economie verte et silver economy
Si des emplois disparaîtront en Ile-de-France avec l’automatisation, d’autres vont être créés avec une production plus verte. Celle-ci est consécutive de « la montée des menaces climatiques, l’accroissement des réglementations et la raréfaction de la plupart des matières premières non renouvelables ». Cela représenterait une centaine de milliers d’emplois, « à condition de porter une attention particulière à la structuration des filières et à la formation des Franciliens ».
L’étude conclut en mettant en garde contre « les risques de fractures sociales dans une société à la population vieillissante ». En 2025, un quart de la population francilienne aura plus de 60 ans, relèvent les auteurs qui jugent « considérable » le potentiel de la silver economy qui constituerait « un enjeu de poids pour la Région » dans quatre secteurs clés : le bâtiment (mise en place d’équipements adaptés), l’alimentation (préparation de menus adaptés, livraison), les services à la personne et la fabrication-conception de systèmes électroniques (domotiques, interfaces numériques) pour le maintien à domicile.
Télécharger la note rapide de l'IAU, n°742, mars 2017
Jonathan Singaye
Tags : IAU | Ile-de-France | mutations économiques