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Une étude du Céreq analyse l’utilisation de la formation en situation de travail (Fest) par les entreprises innovantes du numérique.
Alors que la formation en situation de travail (Fest) est souvent présentée comme une alternative particulièrement adaptée aux salariés les moins qualifiés ou aux petites entreprises, une récente étude du Céreq a choisi de se pencher sur son utilisation au sein des entreprises innovantes du numérique afin de former des salariés hautement qualifiés. Ce travail repose à la fois sur des données quantitatives et qualitatives, basées sur les résultats de l’enquête Defis et sur des visites d’études auprès de plusieurs entreprises du secteur du digital.
Soutenir l’innovation
Les entreprises du numérique se caractérisent par un recours à toutes les modalités de formation : Fest, mais aussi autoformation, séminaires, e-learning, cours… Elles utilisent en moyenne 3 modes de formation, au lieu de 1,9 pour les autres entreprises de la branche. Par ailleurs, « les entreprises n’investissent […] pas dans la formation parce qu’elles peuvent se le permettre financièrement, mais parce qu’elles l’envisagent comme un levier au service de l’innovation », précise l’étude du Céreq.
La formation en situation de travail, favorable à l’acquisition de connaissances « tacites » (non formalisées et résultant de l’expérience), est dans ce contexte un des modes auquel les entreprises du numérique ont le plus recours. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’elles sont innovantes. « L’analyse toutes choses égales par ailleurs montre que la probabilité qu’une entreprise soit innovante est doublée (x 2,2) lorsqu’elle déclare développer des formations en situation de travail, et triplée (x 3,1) lorsqu’elle a en plus recours à des formateurs internes », estime l’étude.
Faire face à la concurrence
« Lorsque les entreprises sont confrontées à l’accroissement de la concurrence, elles recourent significativement plus à la formation en situation de travail », constate également l’étude du Céreq. L’hypothèse est faite que le développement des connaissances collectives et des savoir-faire propres à l’entreprise, transmissibles via la Fest, est également un levier de renforcement de la compétitivité et de l’attractivité des entreprises.
« Cela pourrait constituer un élément de résistance de la structure entreprise dans un contexte de développement du télétravail », ajoute l’étude du Céreq, qui invite au vu de ces résultats à ne pas cantonner la Fest « au champ des TPE PME ou du seul objectif de développer les compétences des salariés peu qualifiés ».
Raphaëlle Pienne
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