Techniciens des services comptables et financiers
Part de l'Ile-de-France dans l'emploi national
en France
en Ile-de-France
Évolution des effectifs franciliens 2013-2019
Une famille professionnelle jeune et dynamique, très présente en Ile-de-France.
« Des professionnels particulièrement menacés par la digitalisation des métiers »
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Les activités et leurs évolutions
Comptables, aides-comptables, assistants comptables, techniciens de paie ou encore gestionnaires comptables, les professionnels de cette famille ont principalement pour responsabilité l’enregistrement et la centralisation des données commerciales, industrielles ou financières d’une structure permettant d’établir des états de compte (compte de résultats, bilan, etc.) pouvant renseigner sur la santé financière ou économique de la structure.
Positionnement des métiersSource : Pôle emploi, répertoire ROMECette famille est constituée d’un seul métier du référentiel de pôle emploi (ROME), la comptabilité, qui peut s’exercer dans une variété de structures et de secteurs d’activité. En effet, ces professionnels peuvent travailler au sein de petites et moyennes entreprises, de cabinets comptables, mais également dans les associations, les organisations humanitaires, les organismes de service public, etc. Ils sont particulièrement présents en Ile-de-France (27% contre 20% en moyenne).
En termes d’évolution, des mobilités ascendantes en cours de carrière sont possibles au sein de cette famille professionnelle. Ainsi, avec de l’expérience et des formations complémentaires, ils peuvent passer de techniciens à des postes à plus grande responsabilité et qui demandent plus de polyvalence tels que : contrôleur de gestion, trésorier, management de groupe ou de service comptable. Ils peuvent s’orienter également vers des activités de transmission de savoirs.
Activités au cœur de la FAP :Qu’ils exercent au sein de cabinets comptables, de petites et moyennes entreprises, d’organismes de service public, etc., les activités suivantes constituent le cœur de métier de ces professionnels :
- Préparer les éléments constitutifs d'un mandatement
- Établir un état de rapprochement bancaire
- Codifier un titre
- Saisir des titres
- Saisir les factures
- Codifier une facture
- Réaliser un suivi de trésorerie
- Établir des déclarations fiscales et sociales
Activités complémentaires:Cependant, ils peuvent également dans le cadre de leurs missions exercer des activités plus spécifiques telles que :
- Présenter des arrêtés de comptes
- Réaliser le suivi des activités administratives
- Suivre un budget
- Suivre des placements
- Établir un contrat de travail
- Réaliser les commandes de matériel, de fournitures, de consommables et vérifier la conformité des livraisons
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Les secteurs concernés
« Des professionnels exerçant dans une grande variété de secteurs d’activités »Top 5 des secteurs d’activités employeursSources : ACOSS, Centre d’analyse stratégique. Traitement Défi métiersChargés de fonctions d’appui, par nature transversales, les techniciens de services comptables et financiers exercent dans de nombreux secteurs d’activité. Près d’un actif sur 4 travaille dans les « activités juridiques, comptables et de gestion ». On les trouve ensuite principalement dans le « commerce ; la réparation d’automobiles et de motocycles », dans les « activités financières et d’assurance » et dans les « activités de services administratifs et de soutien ».
France Stratégie et la DARES ont anticipé une croissance pour plusieurs des principaux secteurs employeurs de cette famille de métiers en termes de nombre d’emplois, tels que les « activités juridiques, comptables et de gestion », les « activités de services administratifs et de soutien », etc.
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Les marchés du travail
Caractéristiques des actifs en emploi
« Une main d’œuvre à dominance féminine mais qui tend à se masculiniser »47 151Actifs en
Ile-de-FranceRépartition Homme/Femme (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Répartition des âges (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Plus d’1 actif sur 4 travaille en Ile-de-France. Les femmes y sont très largement majoritaires. Ces dernières représentent les deux tiers des actifs de la famille professionnelle contre 49% pour l’ensemble des actifs de la région. Cependant, il est à noter que la présence des femmes est particulièrement élevée au niveau des séniors (près de 3 actifs sur 4 parmi les plus de 50 ans qui exercent ce métier sont des femmes) et cette proportion tend à diminuer à mesure que l’âge diminue. Ce qui revient à dire qu’il y a une tendance à la masculinisation du métier.
Cette famille se caractérise également par une plus grande proportion d’actifs de moins de 30 ans et une plus petite proportion d’actifs de plus de 50 ans par rapport à l’ensemble des métiers en Ile-de-France. Une possible explication à cela serait les évolutions de carrière possibles. En effet, avec l’avancée en âge, les professionnels de cette famille pourraient changer de métier pour devenir « cadres administratifs, comptables et financiers ».
Près de 9 sur 10 de ces professionnels sont de nationalité française. En effet, on remarque que les emplois de cette famille de métiers sont moins accessibles aux étrangers par rapport à la moyenne en Ile-de-France. Ce qui peut être dû aux réglementations comptables et financières qui sont très souvent spécifiques à la France.
En termes de lieu de résidence, ces actifs se concentrent majoritairement à Paris et dans les Hauts-de-Seine tout comme pour l’ensemble des familles professionnelles en Ile-de-France.
« Un niveau de formation de plus en plus élevé, en particulier chez les jeunes »Niveau de diplômes (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Le niveau de diplôme de cette famille en Ile-de-France est largement supérieur à celui de l’ensemble des métiers confondus. En effet, plus de 7 actifs sur 10 détiennent un diplôme d’études supérieures contre seulement 5 actifs sur 10 en moyenne régionale. Ce constat est identique au niveau national.
En outre, le niveau de qualification est d’autant plus élevé que les actifs sont jeunes. C’est un constat qui est fait sur toutes les familles professionnelles en Ile-de-France et au niveau national, les jeunes générations sont plus diplômées que les anciennes. Ainsi, l’on observe que le taux de diplômés des études supérieures atteint 9 sur 10 pour la catégorie des moins de 30 ans alors qu’il est seulement de 4 sur 10 pour les plus âgés. Cette forte élévation du niveau de formation chez les jeunes traduit la montée en expertise et en technicité du métier (ORM,2019)[1].
[1] ORM (2019), Quels enjeux et préconisations pour les métiers en tension en région ? Techniciens des services comptables et financiers (L4Z81)
« Des emplois stables et uniquement salariés »Conditions d'emploi
INSEE, Recensement de la population 201912 % 14 %INSEE, Recensement de la population 2019La totalité de ces actifs travaillent, aux termes d’un contrat, pour une entité en échange d’un salaire. La majorité de ces emplois sont stables. En effet, plus de 8 actifs sur 10 sont en CDI et près de 9 sur 10 occupent des postes à temps plein, ce qui est légèrement plus élevé que l’ensemble des familles professionnelles en Ile-de-France.
Si les emplois sont stables, il est important de préciser que les conditions de travail sont de moins en moins favorables. En effet, ce métier a connu une intensification du travail liée notamment à la multiplication des textes réglementaires dans le domaine fiscal et social ainsi qu’au renforcement du reporting dans les entreprises. De plus, l’aspect cyclique de l’activité avec des contraintes horaires en période fiscale peut s’avérer intense et difficile à concilier avec des contraintes personnelles (ORM, 2019). En contrepartie, ces professionnels perçoivent un salaire net médian de 2260 euros (toutes catégories d’âge confondues)[1].
Il est à noter également pour cette famille une proportion d’actifs en apprentissage et de stagiaires bien plus importante qu’en moyenne dans la région. L’expérience étant précieuse sur ces activités, les jeunes et les entreprises se retrouvent pour favoriser cette voie de formation.
Caractéristiques des demandeurs d’emploi
« Des demandeurs d’emplois majoritairement féminins et séniors »1 944Demandeurs d'emploi enregistrés dans cette famille professionnellePart des DE inscrits depuis plus d’un an (en%)DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Taux d’écoulement41%53%DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Tout comme pour les actifs en emploi, la majorité des demandeurs d’emploi positionnés sur ce métier sont des femmes (2 sur 3 contre seulement la moitié pour l’ensemble des FAP en Ile-de-France). A l’inverse, les demandeurs d’emploi sont plus âgés que les actifs en emploi. En effet, 4 demandeurs d’emploi sur 10 ont plus de 50 ans et moins de 2 sur 10 ont moins de 30 ans. Plusieurs hypothèses peuvent être énoncées pour expliquer cela. D’une part, il est possible que ces demandeurs ne soient plus en phase avec les évolutions technologiques et réglementaires en vigueur. D’autre part, les exigences faites par ces demandeurs en matière de salaire ou de conditions de travail peuvent ne pas correspondre à celles proposées dans le cadre des emplois.
La moitié de ces demandeurs d’emploi sont des demandeurs d’emploi de longue durée, c’est-à-dire, inscrits à pôle emploi depuis plus d’1 an. Le taux d’écoulement des demandes d’emploi est de 40% et se situe en dessous de la moyenne régionale. Ce qui veut dire que les demandeurs d’emploi de cette famille ont plus de difficultés à sortir du chômage par rapport à l’ensemble des métiers en Ile-de-France.
Les offres d'emploi et projets de recrutement
« Une famille caractérisée par un désajustement du marché de travail »Durée des emplois proposés (en %)
3 287DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Les offres d’emplois enregistrées pour cette famille professionnelle sont le plus souvent des offres de plus de 6 mois. Les contrats de 1 à 6 mois sont proposés seulement 1 fois sur 4 et ceux de moins d’1 mois sont quasi inexistants.
De plus, le nombre d’offres d’emploi enregistrées pour cette famille de métiers dépasse largement la demande. Ce qui met en lumière des difficultés de recrutement au niveau de la famille professionnelle. Ce constat est confirmé par l’enquête Besoins en Main-d’œuvre (BMO) 2022[1]. Ainsi, d’après cette enquête sur l’ensemble des projets de recrutement de cette famille en Ile-de-France, les employeurs anticipent que près de 6 sur 10 seront des projets difficiles.
On note un désajustement au sein de la famille. D’un côté, il y a un taux d’écoulement faible, donc des demandeurs d’emploi qui ont du mal à sortir du chômage. D’un autre côté, il y a les employeurs qui ont du mal à recruter. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce désajustement : des modifications technologiques ou organisationnelles, la définition de nouveaux profils pour réaliser certaines fonctions, les conditions de travail, les salaires, etc.
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Les enjeux pour la profession et leurs impacts sur les métiers
Digitalisation du métier : menace ou opportunité?Enjeux par dimensionAujourd’hui nous faisons face à une mutation profonde de notre société provoquée par les nouvelles technologies numériques. Ces innovations modifient en profondeur à la fois le mode de vie des ménages et le fonctionnement des entreprises en créant de nouveaux besoins, de nouveaux usages, de nouvelles activités, etc. Les dernières estimations convergent toutes sur le fait que 50% à 60% des métiers actuels sont appelés à se transformer pour s’adapter au numérique.[1]
Ainsi, depuis de nombreuses années, la plupart des activités comptables et financières sont réalisées sur ordinateurs avec des logiciels ou progiciels dédiés. Cette automatisation de la production comptable permet d’améliorer le processus de travail. En effet, les technologies d’automatisation de collecte et saisie de données permettent de gagner du temps sur ces tâches chronophages, de réduire les erreurs et les retards.
Par ailleurs, une des évolutions réglementaires comme l’obligation de la facture électronique[2] constitue un pas supplémentaire vers la transformation numérique de la profession. Elle permet de renforcer la traçabilité des factures, de favoriser le suivi des transactions et de réduire les coûts. Elle constitue également un geste pour l’environnement car la production et l’utilisation de son équivalent papier émet plus de gaz à effet de serre.
Si l’accélération de l’automatisation comporte de nombreux avantages, elle peut aussi être vue comme une menace car elle induit une forte transformation du niveau d’intervention des professionnels. Le métier comptable est cité parmi les métiers à être plus impacté que la moyenne par ce phénomène d’automatisation. Selon le think tank de la profession comptable (2015)[3], les nouvelles technologies vont réduire, voire supprimer l’intervention humaine sur certaines tâches, notamment les tâches gourmandes en main d’œuvre.
Le rapport d’information du Sénat (2019)[4] a abondé dans le même sens. Selon ce rapport les assistants comptables ou les agents de banque pourraient voir leurs tâches remplacées par des algorithmes et toutes leurs connaissances devenir inutiles aux entreprises qui les emploient.
Cependant, ces évolutions techniques, du fait du temps qu’elles font gagner sur les activités chronophages du cœur du métier, permettent aux professionnels de se consacrer aux aspects les plus stratégiques de leur métier. Elles permettent par exemple de se focaliser sur des missions plus analytiques, sur des activités d’accompagnement et de conseil à plus forte valeur ajoutée pour le client. De plus, elles permettent de faire évoluer les connaissances des collaborateurs pour être en mesure de produire ces missions.
[1] Les moulins (2020), Quels métiers demain ?
[3] Les moulins (2015), La profession va-t-elle se faire ubériser ?
[4] Marie MERCIER ET René-Paul SAVARY (2019), Rapport d’information fait au nom de la délégation sénatoriale à la prospective sur robotisation et emplois de services
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Les formations
« Des emplois accessibles par le biais de nombreuses spécialités de formation »Part des actifs de la FAP issue des différentes spécialités de formationINSEE, enquête emploi continue (EEC) 2018Au niveau national, plus de la moitié des actifs présents sur le marché du travail depuis moins de 10 ans ont suivi une formation « comptabilité, gestion ». Une part significative de ces actifs proviennent également des spécialités de formation suivantes : « Spécialités plurivalentes des échanges et de la gestion », « finances, banque, assurances », « Commerce, vente ».
Si les professionnels sont issus majoritairement des spécialités de formations citées précédemment, il est important de préciser que nombreuses sont les spécialités de formations qui mènent à l’emploi dans cette famille professionnelle. De plus, plusieurs types de formations mènent à ce métier. On peut citer le DCG ou « Diplôme de Comptabilité et de Gestion » de niveau Bac+3, le DSCG ou « Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion » de niveau bac +5 et tant d’autres formations en école de commerce, à l’université, etc. D’où un lien emploi-formation plutôt faible en Ile-de-France, constat déjà mis en avant par une publication de Défi-métiers et de l’INSEE[1].
[1] Laure OMONT, Sophie Gonnard, Morad BEN MEZIAN (2016), En Ile-de-France, un lien plus faible entre la formation suivie et l’emploi exercé pour les jeunes dans les métiers peu qualifiés. Insee Analyses Ile-de-France, no 49.
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Sources bibliographiques et de données
BibliographieORM (2019), Quels enjeux et préconisations pour les métiers en tension en région ? Techniciens des services comptables et financiers (L4Z81)
https://www.defi-metiers.fr/observatoire-salaires
Pôle emploi (2022), Enquête besoins en main-d’œuvre 2022
Les moulins (2020), Quels métiers demain ?
https://www.cegid.com/fr/facturation-electronique/facture-electronique-obligatoire/
Les moulins (2015), La profession va-t-elle se faire ubériser ?
Marie MERCIER ET René-Paul SAVARY (2019), Rapport d’information fait au nom de la délégation sénatoriale à la prospective sur robotisation et emplois de services
Laure OMONT, Sophie Gonnard, Morad BEN MEZIAN (2016), En Ile-de-France, un lien plus faible entre la formation suivie et l’emploi exercé pour les jeunes dans les métiers peu qualifiés. Insee Analyses Ile-de-France, no 49.