Secrétaires bureautiques et assimilés
Part de l'Ile-de-France dans l'emploi national
en France
en Ile-de-France
Évolution des effectifs franciliens 2013-2019
Malgré un recul de la famille professionnelle des secrétaires bureautiques, les besoins en emploi restent très importants
Des professions particulièrement affectées par les évolutions technologiques, mais qui s’adaptent
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Les activités et leurs évolutions
Cette famille professionnelle comprend les secrétaires (près de 52 000) et les plus rares professionnels du traitement de texte (dactylos, sténo, opérateurs, 5 600). Ces professionnels travaillent auprès d’une société, d’une équipe ou même d’un cadre. Ils assurent des activités de gestion, réception et rédaction de documents et de réponse, mais aussi de traitement des communications et d’organisation des emplois du temps.
Un important spectre d’activités potentielles dans l’appui aux organisationsPositionnement des métiersSource : Pôle emploi, répertoire ROMELes secrétaires bureautiques et assimilés assurent un service d’appui, notamment sur le plan organisationnel et administratif, dans les entreprises. Sur le plan rédactionnel, ils ont la charge de la dactylographie de comptes-rendus, de messages, ou de communiqués. Dans les activités administratives, ils ont pour missions le traitement, la transmission et le suivi de dossiers. Ils ont également pour missions l’organisation des emplois du temps et des prises de rendez-vous des équipes en concordance avec leurs agendas. La bureautique étant définie comme « l’ensemble des techniques visant à automatiser les travaux de bureau », une partie importante des activités de ces professionnels s’exerce sur des supports numériques.
Ils peuvent également réaliser des activités tournées vers le secrétariat comptable, médical ou commercial. Chacune de ces spécialités implique des activités particulières et des connaissances tournées vers celles-ci (comptabilité, relation-client, etc.). Avec l’essor du numérique et de la digitalisation, les missions de ces professionnels ont assez fortement évolué, avec moins de secrétariat et davantage de suivi de projets et de support aux équipes.
Selon leur activité et spécialisation, ces professionnels peuvent évoluer dans différents domaines : vers d’autres fonctions d’administration des entreprises (gestion, comptabilité, ressources humaines, assistanat de direction), dans des cabinets (comptable, clercs de notaire, d’avocats, collaborateur d’huissier…), et dans les fonctions commerciales. Les capacités nécessaires à l’exercice de ces métiers (voir infra) sont également transférables sur d’autres fonctions plus éloignées mais qui nécessitent de maîtriser la gestion, l’administratif et un important sens de l’organisation. Certains métiers du social en sont de bons exemples : assistant de services sociaux, conseiller en économie sociale et familiale.
Des activités de secrétariat multicanalesUne partie importante des missions de ces professionnels porte sur l’organisation des rendez-vous et de l’emploi du temps de l’équipe ou organisation à laquelle ils sont rattachés.
- Organiser les rendez-vous et emplois du temps via des progiciels collaboratifs
- Planifier des déplacements
- Assurer le secrétariat téléphonique
- Répondre aux courriels ou les faire suivre si nécessaire
- Réceptionner et traiter les courriers
- Assurer le suivi des clients et de leur demandes, les renseigner
Des missions de support organisationnel et de soutien techniqueCes professionnels ont également des tâches de soutien aux organisations et à leurs salariés.
- Rédiger divers documents (comptes-rendus de réunion, documents techniques d’embauche, de DSN, communication interne)
- Reporter des données dans un fichier de suivi d’activité
- Classer et archiver les documents, contrats
- Suivre l’état des stocks
- Suivre l’avancement de projets
- Rechercher et diffuser des données
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Les secteurs concernés
De nombreux secteurs employeurs mais des effectifs très présents dans les secteurs avec activité libéraleTop 5 des secteurs d’activités employeursSources : ACOSS, Centre d’analyse stratégique. Traitement Défi métiersLes effectifs de secrétaires bureautiques sont conséquents dans un nombre important de secteurs, les besoins en secrétariat et appui organisationnel étant commun à l’ensemble des organisations (avec des spécificités selon les activités).
Les secteurs avec une importante activité libérale (médecine de ville, cabinets juridiques, comptables, d’architecture, d’études…) sont parmi les principaux employeurs.
Ces derniers secteurs disposent par ailleurs de perspectives d’évolution plutôt favorables, notamment concernant les activités de services à haute valeur ajoutée.
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Les marchés du travail
Caractéristiques des actifs en emploi
Une très forte proportion de femmes, un peu plus âgées que la moyenne57 443Actifs en
Ile-de-FranceRépartition Homme/Femme (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Répartition des âges (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Les femmes représentent une majorité des actifs de ces professions (9 sur 10), qui sont d’ailleurs souvent féminisées dans les intitulés de poste. Il est cependant à noter que chez les moins de 30 ans, cette part est légèrement moindre, puisque « seuls » 8 actifs sur 10 sont des femmes.
Les professionnels de 50 ans et plus sont plutôt surreprésentés sur ces métiers. Pour autant, la part de moins de 30 ans est similaire à celle de l’ensemble des actifs occupés franciliens.
Ces caractéristiques de genre et d’âge sont moins exacerbées au niveau régional que national, où la part des femmes est plus élevée, de même que celle des 50 ans et plus. La question de la transition générationnelle se pose ainsi davantage.
Par rapport à la moyenne des actifs franciliens, ces professionnels vivent beaucoup moins souvent à Paris (de près de 10 points) mais plus souvent en Seine-et-Marne et en Seine-Saint-Denis. Avec un salaire médian net de 1 850€ (ETP) en milieu de carrière et de 2 050€ pour les 50 ans et plus[1], le facteur économique peut expliquer en partie la sous-représentation dans les départements les plus chers.
Ces professionnels travaillent un peu plus souvent que la moyenne francilienne dans leur département de résidence, ce qui atteste de besoins répartis sur l’ensemble du territoire, permettant d’exercer plus souvent près de son domicile.
Des professionnels répartis également entre le niveau bac et les niveaux supérieursNiveau de diplômes (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Ces professionnels sont globalement moins qualifiés que la moyenne des actifs d’Ile-de-France. Ils sont deux fois plus souvent de niveau bac. Il s’agit du niveau le plus fréquemment retrouvé sur ces métiers, juste devant les effectifs diplômés du supérieur (environ 1/3 chacun). Les jeunes sont cependant deux fois plus souvent titulaires d’un niveau 5 ou plus que les 50 ans et plus (environ 40 % contre 20 %), ce qui atteste d’une élévation importante du niveau de qualification moyen. Si ce constat est également vrai pour la plupart des métiers, l’écart est ici particulièrement important.
Des emplois en CDI, plus souvent à temps partiel que la moyenneConditions d'emploi
INSEE, Recensement de la population 201921 % 14 %INSEE, Recensement de la population 2019Près de 90% des actifs sont en CDI sur ces métiers, ce qui correspond à la moyenne de l’emploi salarié francilien.
Ces professionnels sont 1,5 fois plus souvent en temps partiel que la moyenne, ce qui correspond à un actif sur 5. Le dénominateur commun entre ces métiers et le temps partiel est la surreprésentation des femmes en leur sein. En effet, 90 % de ces professionnels sont des femmes, et 80 % de l’emploi à temps partiel était féminin en 2016 au niveau national[1].
[1] Insee Références, « Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2017 », p.114. Chiffre issu de l’enquête Emploi (2016).
Caractéristiques des demandeurs d’emploi
De très nombreux demandeurs d’emploi positionnés sur ces métiers, une durée du chômage plus importante30 007Demandeurs d'emploi enregistrés dans cette famille professionnellePart des DE inscrits depuis plus d’un an (en%)DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Taux d’écoulement49%53%DARES, traitement drieets Ile-de-France 202130 000 demandeurs d’emploi - très largement demandeuses d'emploi plutôt - sont positionnés sur ces métiers en Ile-de-France. Ce chiffre est très élevé (3% du total des demandeurs d’emploi franciliens), particulièrement au regard des perspectives. En effet, il correspond à plus de la moitié des actifs en emploi (et donc des postes, du moins de ceux pourvus), dans un contexte de recul des effectifs élevé (-16% en 6 ans).
Du fait de ces forts volumes et proportion, les indicateurs de sortie du chômage sont inférieurs aux niveaux moyens franciliens (une durée moyenne de chômage des sortants plus élevée d’un mois environ, un taux d’écoulement plus faible et une part des inscrits depuis plus d’un an plus élevée).
Les candidats sur ces offres apparaissent par ailleurs plutôt surqualifiés, puisque 45 % ont un bac+2 et 30 % un diplôme de niveau bac+3 et plus (contre 1/3 des actifs occupés sur l’ensemble de ces niveaux).
Les offres d'emploi et projets de recrutement
Des volumes de recrutements assez importants, mais plus d’un quart de courte duréeDurée des emplois proposés (en %)
20 778DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Les offres d’emploi sont nettement moins nombreuses que les demandeurs d’emploi sur ces métiers (de près d'un tiers), créant un fort déséquilibre susceptible de contraindre ces professionnels à accepter des offres « faute de mieux ». A contrario, les employeurs éprouvent peu de difficultés à recruter sur ces postes.
Ainsi dans l’enquête Besoins en main-d’œuvre (Pôle emploi) sur les 10 000 projets de recrutement anticipés pour 2022, seuls 34% étaient anticipés comme difficiles. Cette proportion est inférieure d’environ 10 points à la moyenne des projets franciliens.
Ces volumes d'offres d'emploi paraissent élevés au regard du recul de l'emploi ces dernières années. Au niveau national, France Stratégie et la Dares estiment que le recul de l'emploi va se prolonger[1]. Ces volumes s'expliquent davantage par les rotations, départs en retraite ou besoin de remplacements de professionnels.
Ces offres sont plus souvent que la moyenne régionale d’une durée allant de 1 à 6 mois (un quart des offres en 2021 contre 21 %), ce qui traduit un besoin de continuité sur ces métiers, avec des remplacements indispensables, même de courte durée.
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Les enjeux pour la profession et leurs impacts sur les métiers
Des métiers très touchés par le numérique, mais avec une forte capacité d’adaptationEnjeux par dimensionLes professions de secrétaire bureautique et assimilées sont – à l’instar de nombreux métiers de l’administration et de la gestion – fortement touchés par la place croissante du numérique et la complexification des technologies dans les entreprises. Ce phénomène n’est pas nouveau, et son impact supposé sur ces professions non plus. En effet « dès les années 1980, le développement massif de l’informatique avait menacé l’existence même de ces métiers »[1]. Si l’emploi sur les métiers du secrétariat a effectivement reculé depuis les années 1990, il se maintient cependant à un niveau élevé en raison d’une adaptation des métiers et des professionnels pour répondre à ces mutations. Les activités de ces professionnels se sont ainsi diversifiées, avec moins de bureautique et plus de suivi de projets, phénomène qui pourrait s’accentuer avec la hausse de qualification des entrants sur ces métiers.
Ces professions sont ainsi un exemple de la reconstruction d’un métier, face à l’essor technologique « avec l’adjonction aux tâches classiques de secrétariat et d’assistance de fonctions de gestion »[2]. La recomposition des contextes d’emploi place le métier de secrétaire-assistant au cœur d’intercommunications. Ce repositionnement place ces professionnels à un rôle charnière [3], au cœur de la gestion des projets. Il atteste du maintien de l’importance de ces professionnels au sein des organisations professionnelles, dans un rôle différent, nécessitant bien souvent davantage de qualifications.
[1] THIOUX, Emmanuel (INSEE IDF), BEN HADDOU-MOUSSET Itto, PARDINI Béatrice (Défi métiers) « Un tiers des salariés franciliens a changé de métier entre 2012 et 2015 », INSEE ANALYSES Ile-de-France n°89, 2018, p.4
[2] CADET, J-P., CONJARD, P., GILLET, A. et GUITTON, C. « Les professions intermédiaires des entreprises en butte à d’importantes transformations et tensions au travail », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs [En ligne], Hors-série n° 6 | 2018, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 08 mars 2022. URL : http://journals.openedition.org/cres/3262
[3] GRANIER, F. « Les secrétaires-assistant(e)s au cœur de la transformation digitale des univers de travail », rapport de recherche, CNAM CNRS, 2020, p.18, p.35
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Les formations
De jeunes actifs qui ont suivi une importante variété de spécialités de formation, plutôt centrées sur l’administratifPart des actifs de la FAP issue des différentes spécialités de formationINSEE, enquête emploi continue (EEC) 2018Les professionnels sont issus de spécialités de formation variées. La première est « Secrétariat, bureautique ». Dans cette spécialité, le bac pro « assistance à la gestion des organisations et de leurs activités » permet une entrée au niveau 4. On retrouve également des effectifs significatifs issus des « spécialités plurivalentes des échanges et de gestion » (à l’instar du BTS « support à l’action managériale »), des « spécialités plurivalentes sanitaires et sociales » (notamment au sein des secrétaires médicaux par hypothèse), des formations « accueil, hôtellerie, tourisme » (qui dispensent des enseignements transverses utiles sur ces métiers : communication, service client…) mais aussi des « sciences humaines et droit » (pouvant faciliter le recrutement en cabinet).
D’autres diplômes comme le BTS « gestion de la PME » permettent d’entrer sur ces métiers. Une entrée avec un bac+2 facilite également les évolutions vers des postes spécialisés dans un domaine (comptabilité, ressources humaines) ou vers plus de responsabilités.
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Sources bibliographiques et de données
Bibliographie- CADET, Jean-Paul, CONJARD, Patrick, GILLET, Anne. et GUITTON, Christophe. « Les professions intermédiaires des entreprises en butte à d’importantes transformations et tensions au travail », Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs [En ligne], Hors-série n° 6 | 2018, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 08 mars 2022. URL : http://journals.openedition.org/cres/3262
- Dares, France Stratégie « Les métiers en 2030 », rapport d’étude, 2022, 189p.
- GRANIER, François « Les secrétaires-assistant(e)s au cœur de la transformation digitale des univers de travail », rapport de recherche, CNAM CNRS, 2020, p.18, 46p.
- Insee Références, « Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2017 », p.114. Chiffre issu de l’enquête Emploi (2016).
- THIOUX, Emmanuel (INSEE IDF), BEN HADDOU-MOUSSET Itto, PARDINI Béatrice (Défi métiers) « Un tiers des salariés franciliens a changé de métier entre 2012 et 2015 », INSEE ANALYSES Ile-de-France n°89, 2018, 4p.
Source des données- Outil dynamique des bassins, Défi Métiers, https://www.defi-metiers.fr
- Outil dynamique des salaires, Défi Métiers, https://www.defi-metiers.fr
- INSEE, Enquête emploi continue, année médiane 2015
- INSEE, données du recensement, RP 2016
- DARES, traitement direccte Ile-de-France
- DARES, données de prospective par FAP87, 2018-2022
- Pôle emploi, CREDOC, Enquête Besoins en Main-d’œuvre 2013-2022
- Enquête IVA (Insertion dans la vie active), dispositif national piloté par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, données Ile-de-France via l’enquête réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la région, les trois académies franciliennes, la DRIAAF, la DRONISEP et Défi-métiers.