Ouvriers non qualifiés de l'emballage et manutentionnaires

Caractéristiques des actifs en emploi

Seul un quart des ouvriers non qualifiés de l’emballage et de la manutention sont des femmes alors qu’elles représentent la moitié des actifs occupés franciliens. Toutefois elles sont plus nombreuses parmi les ouvriers non qualifiés du tri et de l’emballage (30%) que parmi les manutentionnaires (22%) et les déménageurs (1%). Les métiers de la manutention et de la conduite d’engins sont encore fréquemment considérés comme des « métiers d’hommes » même lorsqu’ils ne nécessitent pas le port de charges lourdes.

Les professionnels de cette famille sont un peu plus jeunes que la moyenne des actifs franciliens. Il s’agit d’emplois non qualifiés qui peuvent s’exercer en début de vie active. Ce métier est par ailleurs repéré comme un « métier clé dans l’accès des jeunes au marché du travail » [1].

 

Les emplois sont accessibles sans diplôme ou avec un bas niveau de qualification. En Ile-de-France, deux tiers des ONQ de l’emballage et de la manutention possèdent un diplôme inférieur ou égal au CAP tandis que toutes familles confondues, les actifs franciliens ne sont que 30% à être peu ou pas qualifiés.

Toutefois, on peut penser qu’on assiste à une élévation des qualifications chez les jeunes puisque chez les moins de 30 ans qui occupent ce type de postes, la moitié possède un diplôme de niveau Bac ou plus, alors que cette part n’atteint qu’un tiers chez les 30-49 ans et 1 sur 5 chez les plus de 50 ans. Cette hausse du niveau de diplôme est générale chez les actifs franciliens mais est particulièrement importante pour les actifs de cette famille professionnelle. Il s’agit à la fois d’une élévation du niveau de qualification attendu par les employeurs mais aussi d’une hausse générale du niveau de diplôme des jeunes franciliens, dans une famille professionnelle qui offre notamment des emplois d’appoint aux étudiants.

 

Les ouvriers non qualifiés de l’emballage et de la manutention sont pour les trois quarts d’entre eux en CDI. Cette proportion est un peu inférieure à celle de l’ensemble des actifs franciliens : on observe ainsi dans ces métiers, une part nulle d’actifs non-salariés (cette part atteint 10% parmi l’ensemble des franciliens) mais une surreprésentation des CDD et surtout de l’intérim (10 foisplus qu'en moyenne régionale). Le recours à l’intérim s’explique pour faire face à des pics d’activité (tels que celui de la période des fêtes de fin d’année) mais permet également aux employeurs d’observer les salariés en situation de travail et de proposer à certains un emploi plus pérenne.

La part de salariés à temps partiel est équivalente pour les actifs de la famille en Ile-de-France et France entière. Dans la région, elle est légèrement plus élevée que celle de l’ensemble des franciliens à temps partiel.

 

 

Caractéristiques des demandeurs d’emploi

Le nombre de demandeurs d'emploi de cette famille correspond à 2% des demandeurs franciliens alors que les actifs occupés pèsent moins de 0,5% de l’emploi francilien. En effet, il s’agit d’emplois qui offrent un accès rapide au marché du travail et pour certains, qui ne demandent pas de connaissances ou expériences préalables.

Le profil des demandeurs d’emploi est un peu différent de celui des actifs qui occupent ces postes : il s’agit plus souvent d’hommes (10 points de plus), jeunes (un tiers est âgé de moins de 30 ans) et un peu plus diplômés en moyenne que les actifs occupés (un demandeur d'emploi sur 6 est titulaire d’un bac ou d’un diplôme du supérieur contre un tiers des actifs occupés).

La part des demandeurs d’emploi de longue durée est un peu inférieure à la moyenne régionale, tandis que le taux d’écoulement de la demande est supérieur à la moyenne. Cela signifie qu’en moyenne les demandeurs d’emploi positionnés sur ces métiers retrouvent plus rapidement un emploi que la moyenne des demandeurs d’emploi franciliens.

 

Les offres d'emploi et projets de recrutement

Les demandes d’emploi se rapprochent du nombre d'offres d’emploi pour les postes d’ouvriers non qualifiés du tri, de l’emballage et de la manutention en Ile-de-France, même si elles sont encore supérieures.

La moitié des offres concernent des emplois de longue durée (plus de 6 mois). Cela est bien inférieur aux durées moyennes des offres proposées en Ile-de-France toutes familles confondues. C’est surtout la part des offres de 1 à 6 mois qui est surreprésentée pour ces métiers, probablement en lien avec les périodes de pic d’activité (soldes, fêtes de fin d’année…).

Fin 2021, cette famille de métiers est, sur les 225 familles, la 10^ème plus importante en Ile-de-France pour le nombre de projets de recrutement anticipés pour l’année 2022, alors qu’elle n’est « que » la 19^ème en termes d’effectifs, ce qui laisse supposer un important taux de rotation ou un fort accroissement du nombre de postes.

Seul un tiers des employeurs anticipaient des difficultés de recrutement sur ces métiers alors que cette proportion atteint 45% en Ile-de-France, toutes FAP confondues et ceci malgré une hausse constante des projets de recrutement qui pourrait être source de tension. Toutefois, ces emplois constituent une réelle opportunité d’accès au marché du travail pour des actifs peu ou pas qualifiés.