Electriciens du bâtiment
Part de l'Ile-de-France dans l'emploi national
en France
en Ile-de-France
Évolution des effectifs franciliens 2013-2019
Sur ces métiers, les effectifs sont en recul et vieillissant. Des perspectives pourraient émerger avec la transition énergétique.
La transition énergétique comme nouveau fil conducteur ?
-
Les activités et leurs évolutions
Cette famille professionnelle regroupe les professionnels en charge de la réalisation des installations électriques et du raccordement des équipements électriques dans la construction et la maintenance de bâtiments
Des missions d’installation, maintenance, rénovation, dans différents contextesPositionnement des métiersSource : Pôle emploi, répertoire ROMELes électriciens du bâtiment, salariés (près des deux tiers) ou artisans (un tiers) sont en charge des travaux d’électricité du second-œuvre du bâtiment. Si les effectifs ont baissé de près de 10% sur 5 ans, le nombre d’indépendants a cependant légèrement augmenté. Par opposition au gros-œuvre, qui recouvre la construction structurelle d’un bâtiment (terrassement, fondations, soubassement, charpente…), le second-œuvre est composé des travaux le rendant habitable ou utilisable (isolation, électricité, menuiserie intérieure…). Ces professionnels réalisent les travaux d’installation et de mise en service d’équipements, ont la charge du câblage et du raccordement des installations. Ils contrôlent également les installations électriques, en assurent la maintenance et diagnostiquent les pannes. Ils doivent également être en mesure de réaliser d’autres travaux de second-œuvre (petits ouvrages de maçonnerie, pose de tableau électrique…).
Ils peuvent intervenir sur des ouvrages neufs comme dans le cadre de rénovations. Ces travaux concernent des bâtiments d’habitations, des locaux d’entreprises, tertiaires ou industrielles, mais aussi des infrastructures publiques (installation de réseau par exemple).
Ces professionnels peuvent évoluer vers de l’encadrement d’équipe. Avec de l’expérience et une formation continue (possiblement de la Validation des Acquis de l’Expérience), il leur est également possible de s’orienter vers les bureaux d’études (dessinateur, chargé d’études) ou l’encadrement de chantiers.
Des métiers dans d’autres secteurs d’activités – notamment industriels – sont également des mobilités potentielles : en tant qu’ouvriers ou techniciens de la production électronique et électrique, dessinateur industriel, ou technicien de maintenance.
Enfin, les professionnels de ces corps de métiers sont également sollicités pour assurer l’enseignement pratique dans les formations professionnelles en lien avec leurs métiers.
De nouvelles activités émergent pour les professionnels de l’électricité du bâtiment, en lien avec le développement de la domotique, des automatismes, et à terme des bâtiments connectés.
Outre les habilitations nécessaires pour réaliser des travaux électriques, des permis CACES (ou engins de chantier) ou des habilitations à souder peuvent s’avérer nécessaire.
Des activités d’installation, de contrôle et maintenance- Poser des chemins de câbles et des conduits électriques
- Positionner et équiper une armoire électrique
- Raccorder les équipements (domestiques, industriels) à une armoire électrique
- Installer des équipements électriques variés
- Mettre sous tension une installation électrique
- Contrôler une installation électrique ou le fonctionnement d’équipements
- Diagnostiquer une panne
- Réparer ou changer les éléments défectueux
- Réaliser des tests, essais
- Mettre aux normes des installations
Assurer l’installation dans le respect des plans, normes et consignes, gérer une équipe et un chantier- Lire un plan ou un schéma de montage, notamment sur des chantiers complexes
- Connaître et respecter les normes en vigueur
- Connaître et respecter les règles de sécurité
- Diriger une équipe et s’assurer du respect des règles de sécurité
- Contrôler l’état d’avancement des travaux
- Communiquer avec différents acteurs : chefs de chantier, bureau d’étude, donneur d’ordre, client…
-
Les secteurs concernés
Une famille professionnelle très concentrée dans le BTPTop 5 des secteurs d’activités employeursSources : ACOSS, Centre d’analyse stratégique. Traitement Défi métiersLes électriciens du bâtiment sont très concentrés dans le secteur du BTP : plus de 8 actifs sur 10 y exercent. Les autres professionnels (moins de 20%) se répartissent dans divers secteurs. On les retrouve notamment au sein des activités de services administratifs et de soutien (incluant l’intérim), l’administration publique (en charge de certaines constructions et rénovations, et surtout de la maintenance des bâtiments).
Les perspectives d’emploi dans la construction sont très élevées. D’après les prévisions de la Dares et de France Stratégie, il s’agirait d’un des secteurs avec les plus fortes perspectives d’emploi à l’horizon 2030, au niveau national[1].Cela s’explique notamment par des projets de construction importants (infrastructures et logements) et surtout par les chantiers de rénovation (énergétique notamment).
-
Les marchés du travail
Caractéristiques des actifs en emploi
Entre ces métiers et les femmes, un courant qui ne passe pas17 221Actifs en
Ile-de-FranceRépartition Homme/Femme (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Répartition des âges (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Comme pour beaucoup de métiers du bâtiment, celui-ci est quasi-exclusivement masculin. Des actions de féminisation ont été entreprises dans le secteur, mais elles touchent jusqu’ici principalement les fonctions d’encadrement (et les fonctions supports et administratives).
Les jeunes sont légèrement sous-représentés dans cette famille professionnelle, au contraire des professionnels de 50 ans ou plus.
Moins de 10% de ces professionnels vivant en Ile-de-France résident à Paris (contre 20% des actifs franciliens en moyenne). Ils sont également peu présents dans les Hauts-de-Seine. A l’inverse, ils sont largement surreprésentés en Seine-Saint-Denis, et dans une moindre mesure en Seine-et-Marne et dans le Val-d’Oise.
Plus du quart des actifs sont de nationalité étrangère, soit une proportion deux fois plus élevée que pour l’ensemble des actifs franciliens.
Le bac devient la normeNiveau de diplômes (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Si 4 actifs sur 10 sont titulaires d’un diplôme de niveau 3 (CAP/BEP), cette proportion est plus faible chez les jeunes (3 sur 10). Parmi les moins de 30 ans, le niveau 4 (bac) est plus répandu : environ 40% contre 25% toutes classes d’âge confondue (15% chez les actifs de 50 ans et plus). Cette élévation du niveau de qualification peut s’expliquer par un socle de connaissances et de capacités plus important avec des interventions plus variées, sur du matériel plus complexe (domotique, objets connectés, intégration d’énergies renouvelables…).
Une famille professionnelle divisée entre salariés et artisansConditions d'emploi
INSEE, Recensement de la population 20196 % 14 %INSEE, Recensement de la population 2019La moitié des actifs environ est en CDI, quand près de 4 actifs sur 10 sont des indépendants. Comme pour de nombreux métiers du bâtiment, l’exercice artisanal est très répandu. Par rapport à d’autres métiers du bâtiment, le métier d’électricien ne nécessite pas un investissement matériel conséquent pour se mettre à son compte, ce qui peut être plutôt incitatif. Les effectifs d’indépendants ont ainsi légèrement augmenté entre 2013 et 2018 (+2%) contrairement aux salariés, qui ont fortement chuté sur la période (-15%). La faible part de l’apprentissage s’explique par le fait que traditionnellement, sur les métiers d’ouvriers, les apprentis sont classés parmi les familles professionnelles des « ouvriers non qualifiés ».
L’intérim est également surreprésenté puisque 3% des électriciens du bâtiment sont employés via ce type de contrat. En ne prenant en compte que les salariés, l’intérim représente 5% de l’emploi pour ces métiers, contre 1% de l’ensemble des actifs franciliens.
Lorsqu’ils sont salariés, leur salaire net médian est de 1 590€ chez les moins de 30 ans et de 2 050€ à 50 ans et plus[1]. A titre de comparaison avec les autres métiers d’ouvriers qualifiés du second-œuvre du bâtiment, ces professionnels ont une rémunération médiane inférieure à celle des plombiers chauffagistes mais supérieure à celle des ouvriers de la peinture et des finitions, de la menuiserie et de l’isolation.
Le temps partiel est peu courant pour ces professionnels (6% des actifs, contre 14% toutes FAP confondues). Ces chiffres sont similaires au niveau national. Les électriciens du bâtiment peuvent travailler de nuit, les week-ends ou les jours fériés. Les conditions de travail sont parfois dangereuses : travail en hauteur (voire en grande hauteur pour l’installation de réseaux par exemple), à proximité de lignes sous tension… La pénibilité de ce métier reste cependant moindre que celle des métiers du gros œuvre et les conditions d’exercice sont moins dangereuses également. Souvent, le travail se fait avec des équipements de protection individuelle : casque, gants...
Caractéristiques des demandeurs d’emploi
Plus de jeunes parmi les demandeurs d’emploi que les actifs occupés, un chômage plus court qu’en moyenne5 660Demandeurs d'emploi enregistrés dans cette famille professionnellePart des DE inscrits depuis plus d’un an (en%)DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Taux d’écoulement55%53%DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Les jeunes sont surreprésentés parmi les demandeurs d’emploi de cette famille professionnelle : les moins de 30 ans sont en proportion près de 1,5 fois plus nombreux dans les demandeurs d’emploi de cette FAP que parmi les actifs occupés. Les 50 ans et plus représentent la même proportion de demandeurs d’emploi que d’actifs occupés.
Les électriciens du bâtiment restent moins longtemps au chômage que la moyenne. Ils ont également un meilleur taux d’écoulement (pourcentage des demandeurs d’emploi sortis de liste d’une année à l’autre).
Comme chez les actifs occupés, les femmes ne sont presque pas présentes dans cette FAP.
Près de la moitié des demandeurs d’emploi sont titulaires d’un diplôme du supérieur (soit trois fois plus que chez les actifs occupés). Pour la plupart des familles professionnelles, on constate que les demandeurs d’emploi sont plus diplômés que les actifs occupés.
Les offres d'emploi et projets de recrutement
Des offres d’emploi plus souvent courtes que la moyenne, des projets de recrutement en hausseDurée des emplois proposés (en %)
4 089DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Parmi les offres d'emploi rattachées à ce métier, plus du tiers portait sur une durée de 1 à 6 mois, bien plus fréquemment que la moyenne. A l’instar de la surreprésentation de l’intérim, on peut expliquer ce phénomène par le recours à des professionnels le temps d’un chantier, ce qui dans le bâtiment n’excède pas quelques mois. Les offres d’emploi de moins d’un mois sont quasi-inexistantes, ce qui s’explique peut-être par le recours à l’intérim pour pallier ces besoins.
Pour 2022, l’enquête « Besoins en main-d’œuvre » (BMO) estimait le nombre de projets de recrutements à près de 3 700. Ce chiffre est en forte hausse puisque 5 ans plus tôt les projets de recrutement étaient de l’ordre de 1 300. La part des recrutements anticipés comme difficiles par les employeurs était de 61% en Ile-de-France, 15 points au-dessus de la moyenne.
Au global, dans son tableau de bord emploi-formations du Bâtiment de 2022[1], la CERC estime un besoin annuel en primo-entrants estimé à 1 300 professionnels, qu’il met en regard avec un potentiel de 1 150 entrants potentiel sur le marché du travail (susceptibles par ailleurs de s’orienter vers d’autres métiers). A l’horizon 2030, France Stratégie estime que les effectifs d’ouvriers qualifiés du 2nd-Œuvre du bâtiment (toutes spécialités) devraient croître de 5% sur 10 ans au niveau national.
[1] CERC, Observatoire des métiers du BTP « Activité, emploi et formation dans le Bâtiment, Ile-de-France », 2022 p.37
-
Les enjeux pour la profession et leurs impacts sur les métiers
Une dynamique portée par la transition énergétiqueEnjeux par dimensionComme pour de nombreux métiers, le fil conducteur des évolutions des besoins en emploi et en capacité des électriciens du bâtiment est articulé autour de la transition écologique d’une part et du développement de nouvelles technologies d’autre part.
Du point de vue du volume de l’emploi, les aides à la rénovation énergétique favorisent l’activité de ces professionnels. Il en est de même pour l’installation, le raccordement et la maintenance de nouveaux équipements en lien avec cette transition (panneaux photovoltaïques, bornes de recharge pour voitures électriques). Les besoins en professionnels de l’électricité pourraient également augmenter avec le développement de nouveaux équipements en lien avec la domotique et le « bâtiment du futur » comme les compteurs connectés, avec des besoins en raccordement et installation permettant l’interconnexion des objets et structures.
Dans la construction de neuf, l’activité a été très forte sur la seconde moitié de la dernière décennie, et connaît un ralentissement. L’activité du secteur est par ailleurs très corrélée à la conjoncture internationale et la hausse du coût des matériaux sur le second trimestre 2022 pourrait avoir un effet négatif sur la construction et donc sur l’emploi de ces professionnels, ce qui reste à confirmer et observer sur la durée.
Comme déjà évoqué, la CERC estime un besoin annuel en primo-entrants estimé à 1 300 professionnels.
Sur le plan du contenu des activités, on constate une complexification et une diversification des activités. Les interventions porteront ainsi de plus en plus sur des missions variées (équipement varié, plus ou moins complexe) demandant une expertise plus large. La connaissance des réglementations et normes (notamment en matière de gestion des déchets électriques et électroniques, de performances énergétiques) est indispensable, et doit être régulièrement actualisée compte-tenu des évolutions régulières en la matière. Comme pour de nombreux métiers du bâtiment et de l’industrie, il est possible que l’économie circulaire (privilégiant la réparation à l’achat de nouveau matériel) incite ces professionnels à développer leurs capacités de maintenance[1].
Ces montées en qualification nombreuses pourraient menacer une partie des effectifs actuels, leur activité pouvant être transférée vers des professionnels plus qualifiés. Par ailleurs, les employeurs connaissent d’importantes difficultés de recrutement (comme le montre sur la durée l’enquête BMO). Le métier est en concurrence avec d’autres pour attirer les diplômés et futurs actifs spécialisés dans l’électricité.
[1] Observatoire des métiers du BTP « Les mutations dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics et leurs impacts sur les compétences » rapport d’étude janvier 2021 p.66
-
Les formations
Une très large majorité de professionnels formés dans l'électricitéPart des actifs de la FAP issue des différentes spécialités de formationINSEE, enquête emploi continue (EEC) 2018Neuf actifs en emploi depuis moins de 10 ans sur 10 sont issus de la spécialité électricité-électronique. Celle-ci propose des diplômes aux différents niveaux : le CAP électricien, le bac pro « métiers de l’électricité et de ses environnements connectés » (MELEC) ou encore le BTS électricien. Cette spécialité forme les trois quarts des jeunes actifs au niveau national.
Le bac pro MELEC est le principal diplôme menant à ce métier. Il s’agit d’un des bacs pros avec les effectifs les plus élevés et dispose par ailleurs d’un bon taux de remplissage.
Les autres jeunes actifs peuvent avoir un autre diplôme du second-œuvre du bâtiment, donnant des notions d’électricité et un ciment commun facilitant les passerelles.
Il est également possible de devenir électricien du bâtiment après une spécialité en éclairage du spectacle pouvant être de niveau bac (« technicien(ne) son et lumière su spectacle vivant ») ou supérieur (DMA Régie de spectacle). Il est possible qu’une partie de ces formés s’oriente vers l’électricité du bâtiment, qui dispose de perspectives d’emploi plus importantes.
D’autres spécialités d’électricité peuvent mener à ce métier, même si elles sont plus orientées sur la mécanique, la maintenance électrique ou l’électricité industrielle en raison de socle commun.
Pour exercer, il est nécessaire d’être titulaire d’habilitations électriques. Les habilitations B1-B2 pour travailler sur des ouvrages ou installations en basse tension, la BR pour entretien et dépannage, la BC pour mise hors tension. Celles-ci sont d’une durée de 3 jours, à renouveler tous les 3 ans. L’évolution régulière des normes électriques explique l’importance de cette formation continue.
-
Sources bibliographiques et de données
Bibliographie- CERC, Observatoire des métiers du BTP « Activité, emploi et formation dans le Bâtiment, Ile-de-France », 2022 45p.
- Dares, France Stratégie « Les métiers en 2030 », rapport d’étude, 2022, 198p.
- Observatoire des métiers du BTP « Les mutations dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics et leurs impacts sur les compétences » rapport d’étude janvier 2021 96p.
- Enquête IVA (Insertion dans la vie active), dispositif national piloté par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, données Ile-de-France via l’enquête réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la région, les trois académies franciliennes, la DRIAAF, la DRONISEP et Défi-métiers.
Source des données