Cadres des ressources humaines et du recrutement
Part de l'Ile-de-France dans l'emploi national
en France
en Ile-de-France
Évolution des effectifs franciliens 2013-2019
Les cadres des ressources humaines sont très présents en Ile-de-France, du fait de la forte présence des sièges sociaux et des services aux entreprises
Une dynamique de l’emploi très élevée
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Les activités et leurs évolutions
Cette famille professionnelle regroupe les professionnels de la gestion courante du personnel et des ressources humaines, intervenant à un niveau de qualification et de responsabilité élevé : cadres, responsables et directeurs.
Sont également inclus les spécialistes de la formation exerçant en entreprise ou dans les organismes spécialisés (AFPA, GRETA, etc.). En Ile-de-France, les cadres de la formation représentent environ 20% des actifs de cette famille professionnelle.
Des professions de direction et d’encadrement des ressources humaines, aux missions largesPositionnement des métiersSource : Pôle emploi, répertoire ROMECes professionnels exercent dans les différentes composantes de la gestion du personnel : recrutement, formation, communication interne, paie, gestion administrative, communication interne, gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, mobilité. Ils veillent également au respect des conditions de travail, de la qualité de vie au travail (QVT), à l’adaptation des postes de travail (et à l’adaptation aux changements dans l’organisation du travail de manière générale) ou à la prévention et la lutte contre les discriminations au travail.
Selon le type de structure (service support d’une entreprise, cabinet prestataire) et sa taille, les cadres des ressources humaines et du recrutement peuvent être plus ou moins spécialisés ou polyvalents.
Si l’entrée sur ces métiers se fait principalement après des études supérieures (voir la partie dédiée infra), il est également possible d’accéder à ces métiers pour des techniciens spécialisés dans les ressources humaines, le recrutement ou la formation après plusieurs années d’exercice. Les actifs de cette famille professionnelle disposent d’un certain nombre de mobilités professionnelles proches : ils peuvent se spécialiser dans la formation et l’ingénierie pédagogique ou se diriger vers d’autres métiers que l’on retrouve dans les services supports des entreprises. Du fait de socles de connaissances communes, ils peuvent exercer en tant que juriste d’entreprise (spécialisé en droit du travail ou de la formation par exemple). Le développement de la fonction « comp&ben » (pour « compensation and benefits » soit « rémunération et avantages sociaux ») met également en lumière l’essor de missions RH davantage orientées vers les chiffres, offrant des possibilités d’exercice dans le contrôle de gestion ou la comptabilité.
Ces professionnels peuvent également exercer dans le conseil (conduite du changement et de la transformation, mise en place d’outils RH).
Outre les connaissances juridiques et techniques nécessaires à l’exercice de ces fonctions, un niveau d’anglais professionnel courant est généralement demandé, notamment dans les multinationales ou entreprises travaillant à l’international. La connaissance des outils numériques et progiciels est de plus en plus indispensables dans la gestion des ressources humaines avec le développement des systèmes d’information de gestion des ressources humaines (SIRH).
Des activités variées pour assurer le bon déroulé de l’activité de l’entrepriseLes cadres des ressources humaines réalisent tout ou partie d’un panel d’activités variées :
- Analyser les besoins de l’entreprise en lien avec les différentes équipes
- Identifier le meilleur mode de réponse à ces besoins (recrutement, formation, évolution professionnelle)
- Assurer le suivi d’un processus RH (de recrutement, d’adaptation de poste de travail, de développement de plan de formation)
- Garantir la communication des informations en interne
- Superviser ou assurer la gestion administrative du personnel
- Répondre aux demandes du personnel, participer à la résolution des difficultés rencontrées dans le cadre professionnel
- Participer au dialogue social dans l'entreprise au travers des réunions régulières avec les représentants du personnel, syndiqués ou élus
Des missions axées spécifiquement sur la formationDans la formation, selon qu’ils exercent en entreprise ou dans un organisme de formation, ces professionnels peuvent :
- Participer à définir et analyser les besoins en formation
- Prospecter les solutions de formation existantes
- Identifier les solutions les plus en phase avec les critères de l’entreprise
- Présenter et promouvoir des formations
- Adapter un dispositif de formation aux attendus pédagogiques et aux contraintes des participants
- Sélectionner, encadrer les stagiaires et assurer le suivi de la formation
- Définir le planning, les ressources à mobiliser ainsi que les modalités d’évaluation
- Mettre en place des formations en adéquation avec la demande sociale
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Les secteurs concernés
Des professionnels exerçant dans l’ensemble des secteurs, particulièrement dans les services aux entreprisesTop 5 des secteurs d’activités employeursSources : ACOSS, Centre d’analyse stratégique. Traitement Défi métiersOn retrouve logiquement les professionnels des ressources humaines dans l’ensemble des secteurs d’activité. 1/5ème exerce dans les « services à haute valeur ajoutée ». Cela s’explique notamment par la présence des cabinets de conseil et des sièges sociaux dans ce secteur. On les retrouve également dans les « activités de services administratifs et de soutien », secteur qui comprend les cabinets et entreprises spécialisés dans le recrutement.
Ils sont également nombreux dans le secteur de la banque et des assurances ou celui des activités informatiques. La part de l’emploi travaillant dans des entreprises de grande taille y est plus élevée que la moyenne. Celles-ci disposent plus souvent de services de ressources humaines par rapport à des entreprises de taille plus modeste.
Selon les secteurs, les perspectives sont hétérogènes : les « services à haute valeur ajoutée », les « services administratifs et de soutien » et les activités informatiques ont des perspectives importantes, alors que les « activités financières et d’assurance » seraient un des secteurs où l’emploi serait le plus en recul, au niveau national, à l’horizon 2030[1].
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Les marchés du travail
Caractéristiques des actifs en emploi
Une surreprésentation des femmes et des actifs d’âge moyen44 221Actifs en
Ile-de-FranceRépartition Homme/Femme (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Répartition des âges (en %)
INSEE, Recensement de la population 2019Près de 3 actifs sur 4 sont des actives, alors que la part des femmes dans l’emploi est de 50% tous métiers confondus. Cette famille professionnelle se caractérise également par une part élevée de professionnels d’âge moyen, alors que les moins de 30 ans sont plutôt peu nombreux (mais le sont plus en Ile-de-France qu'au niveau national). Les attendus en termes de diplôme et d’expérience peuvent expliquer en partie le fait que les jeunes soient moins présents sur ces professions. A l’inverse parmi les « maîtrise et techniciens administratifs des services juridiques ou du personnel », les moins de 30 ans représentent environ 30% des actifs. On peut alors supposer que cette dernière famille professionnelle permet davantage une insertion, avec des possibilités d’évolution vers l’encadrement des ressources humaines.
Comme pour la plupart des professions de cadre, ils résident davantage que la moyenne des actifs franciliens dans les départements de Paris, des Hauts-de-Seine et dans une moindre mesure des Yvelines – et sont sous-représentés en Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et dans l’Essonne. Cette répartition géographique s’explique en partie par des salaires plutôt élevés[1]. Par ailleurs, Paris et les Hauts-de-Seine sont les principaux départements d’implantation des activités de certains secteurs employant assez fortement ces professionnels[2] (« activités juridiques, comptables, de gestion », « activités financières et d’assurance », « activités informatiques et services d’information »).
Enfin, ces professionnels sont plus souvent de nationalité française que la moyenne des actifs franciliens (95% contre 86 en moyenne en 2018). Par hypothèse, le fait que ces métiers nécessitent bien souvent une connaissance fine du droit du social français, du marché de l’emploi et du système de formation, spécifiques, pourrait les rendre plus difficile d’accès pour des professionnels étrangers.
[1] Voir l’outil dynamique des salaires de Défi métiers : https://www.defi-metiers.fr/observatoire-salaires
[2] Voir l’outil dynamique des bassins de Défi métiers : https://www.defi-metiers.fr/tdb-bassins-emploi-formation
9 actifs sur 10 sont diplômés du supérieurNiveau de diplômes (en %)
INSEE, Recensement de la population 20199 actifs sur 10 sont diplômés du supérieur. C’est le cas de la quasi-totalité des moins de 30 ans et d’environ 80 % des 50 ans et plus. Parmi les diplômés du supérieur, les deux tiers ont au moins un bac+5. Des connaissances juridiques, en management ou en gestion des entreprises sont nécessaires à un niveau approfondi pour exercer sur ces métiers, ce qui explique cette large prédominance de l’enseignement supérieur, qui dispense des formations en lien avec ces spécialités.
Des fonctions à temps plein, en CDIConditions d'emploi
INSEE, Recensement de la population 20198 % 14 %INSEE, Recensement de la population 2019Plus de 90% des actifs sont en CDI sur ces métiers, et les contrats atypiques (CDD, intérim, apprentissage) sont sous-représentés. Sur des postes d’encadrement pour lesquels est appréciée une bonne connaissance de la structure, de son fonctionnement et des salariés, l’emploi pérenne apparaît comme particulièrement important, ce qui explique la prédominance du CDI.
Ces actifs sont plus souvent à temps plein que la moyenne, ce qui est souvent le cas des professions de cadre.
Caractéristiques des demandeurs d’emploi
Des demandeurs d’emploi plus souvent âgés de 50 ans ou plus8 497Demandeurs d'emploi enregistrés dans cette famille professionnellePart des DE inscrits depuis plus d’un an (en%)DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021Taux d’écoulement50%53%DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021En 2021, on dénombrait 8 500 demandeurs d'emploi sur ces métiers (contre près de 10 000 demandeurs d’emploi en 2020). Les femmes représentent les ¾ des demandeurs d’emploi, soit une proportion légèrement supérieure à celle parmi les actifs occupés. Les demandeurs d'emploi ont plus souvent 50 ans et plus que les actifs occupés. La quasi-totalité des demandeurs d’emploi sont diplômés du supérieur.
Le taux d’écoulement des demandeurs d’emploi est inférieur à la moyenne régional, quel que soit la catégorie d’âge retenue, ce qui indique moins de sorties du chômage pour ces demandeurs d’emploi qu’en moyenne d’une année à l’autre. La part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an est légèrement inférieure à la moyenne.
Les offres d'emploi et projets de recrutement
Un rééquilibrage relatif du rapport entre offres et demandes d'emploi, fortement distendu durant la criseDurée des emplois proposés (en %)
4 380DARES, traitement drieets Ile-de-France 2021On comptait en 2021 deux fois moins d'offres que de demandeurs d'emploi dans les fonctions de cadre des ressources humaines et du recrutement. Ce ratio est à mettre en regard avec celui durant la crise sanitaire (5 fois moins d'offres que de demande en 2020).
Les projets de recrutement anticipés dans l’Enquête Besoins en Main-d’œuvre de Pôle emploi indiquent des projets de recrutement plutôt stables, oscillant entre 2 200 et 2 900 depuis 2018, soit une volumétrie inférieure aux offres effectives pour 2021. En 2022, 37% de ces projets étaient anticipés comme difficiles, ce qui correspond à la moyenne régionale.
Les offres d’emploi sur ces métiers sont un peu plus souvent de longue durée ou en CDI. La part des offres allant d’1 à 6 mois, au niveau de la moyenne tous métiers confondus, peut paraître élevée pour une fonction d’encadrement. Les offres d’emploi d’une durée inférieure sont quasi-inexistantes.
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Les enjeux pour la profession et leurs impacts sur les métiers
De nouvelles organisations du travail auxquelles s’adapter et adapter les structuresEnjeux par dimensionDans une dynamique déjà élevée (+11% entre 2013 et 2019), les effectifs de cadres des ressources humaines devraient continuer à croître sous l’impulsion de différents facteurs. Sur le plan conjoncturel, la reprise de l’activité post-crise sanitaire entraîne des besoins conséquents en professionnels[1]. Cette hausse des recrutements s’accompagne d’un accroissement des difficultés de recrutement, comme illustré par l’enquête Besoins en main-d’œuvre. Cette dynamique est ainsi favorable aux spécialistes du recrutement, notamment en raison de besoins forts sur des métiers avec des difficultés de recrutement (cadres de l’informatique, de la R&D).
De nouveaux besoins en professionnels des RH émergent, avec l’essor de nouvelles activités (comme celle de « rémunération et avantages sociaux ») et la prise d’importance d’enjeux tels que la mise en avant de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la prise en compte du bien-être au travail (avec notamment un appui des fonctions RH dans la mise en place du télétravail) ou l’essor de la « marque employeur » contribuent à développer de nouvelles missions et de nouveaux postes. Par ailleurs, ces besoins portent sur des profils spécifiques, ce qui souligne la tendance à la diversification des missions des ressources humaines et leur spécialisation[2]. L’élargissement de leurs missions conjuguée au besoin accru en spécialisation offre des perspectives favorables d’emploi sur ces métiers.
Cette spécialisation a pour autre conséquence l’externalisation des fonctions RH vers des cabinets prestataires, spécialisés sur un ou plusieurs segments (recrutement, gestion de paie…)[3]. Les conséquences de ce phénomène sur l’emploi sont difficiles à appréhender. Par hypothèse, ce recours à des prestataires aurait tendance à mutualiser les effectifs de RH et pourrait donc réduire les besoins en emploi.
La loi « Avenir professionnel » (2018) a facilité l’accès à la formation continue – notamment à travers le CPF, qui a vu sa mobilisation croître conséquemment[4]. Ce phénomène conduit les besoins en professionnels de la formation à augmenter, au sein des entreprises comme d’organismes de formation et d’intermédiaires.
Sur le plan des activités, les évolutions technologiques entraînent de nouveaux besoins pour ces professionnels : maîtrise d’outils de système d’information de gestion des ressources humaines (SIRH), recours à de nouveaux canaux de prospection (recrutement via les réseaux sociaux).
[1] APEC, « 2021, des recrutements de cadres proches du niveau record d’avant-crise », rapport d’étude, 2022
[2] AGRH, ANDRH, « RH 7.0, les scénarii prospectifs des métiers des ressources humaines », rapport d’étude, 2017
[3] APEC « Evolutions de la fonction RH à travers les offres d’emploi de l’APEC », rapport d’étude, 2017, p.9
[4] Evaluation de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, Rapport d’information, 2022, p.20
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Les formations
Une entrée sur ces métiers qui se fait largement via des spécialités de formation en lien avec ceux-ciPart des actifs de la FAP issue des différentes spécialités de formationINSEE, enquête emploi continue (EEC) 2018Un jeune actif sur 2 est détenteur d’un diplôme de la spécialité de formation « ressources humaines, gestion du personnel, gestion de l'emploi ». Les autres sont souvent issus d’autres spécialités en lien avec ces métiers : le droit, la gestion et administration des entreprises, le commerce ou encore la communication et la psychologie. Les formations de ces spécialités disposent souvent d’un socle commun d’enseignement autour des sciences de gestion, ce qui en fait autant de voies d’insertion potentielles.
De nombreuses universités franciliennes proposent des cursus en ressources humaines – notamment via les Ecoles universitaires de management, auparavant Instituts d’administration des entreprises. Des master en ressources humaines sont également présents dans les universités proposent des cursus en sciences de gestion. Un certain nombre d’autres établissements du supérieur (notamment des écoles de commerce) proposent également des cursus axés sur les ressources humaines.
En outre, des licences professionnelles ou le BUT Gestion des entreprises et des administrations (option gestion des ressources humaines) peuvent être une voie d’accès à ces métiers, conjugués à une expérience professionnelle.
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Sources bibliographiques et de données
Bibliographie- AGRH, ANDRH, « RH 7.0, les scénarii prospectifs des métiers des ressources humaines », rapport d’étude, 2017, 113p.
- APEC « Evolutions de la fonction RH à travers les offres d’emploi de l’APEC », rapport d’étude, 2017, 40p.
- APEC, « 2021, des recrutements de cadres proches du niveau record d’avant-crise », rapport d’étude, 2022, 15p.
- Dares, France Stratégie « Les métiers en 2030 », rapport d’étude, 2022, 189p.
- Evaluation de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, Rapport d’information, 2022, 231p.
- Pôle emploi, CREDOC, Enquête Besoins en Main-d’œuvre 2013-2022