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Changement de cap ou simplement de champ lexical ? Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale a parlé, mardi 4 décembre, de « rapprochement » et non plus de « fusion » des missions locales et de Pôle emploi.
À l’issue d’un comité action publique 2022 visant à évoquer les pistes de réformes du service public de l’emploi, Édouard Philippe avait évoqué en juillet dernier la nécessité d’une « coordination renforcée des différents acteurs du service public de l’emploi dont l’action est aujourd’hui excessivement éclatée grâce à une meilleure articulation entre Pôle emploi, les missions locales (accompagnement des jeunes) et les Cap emploi (accompagnement des travailleurs handicapés) ».
À cet égard, le chef du gouvernement annonçait une concertation sera conduite à la rentrée avec l’ensemble des acteurs concernés. « L’objectif sera à la fois de simplifier le fonctionnement du service public de l’emploi pour les usagers et de favoriser les mutualisations. Les collectivités locales volontaires pourront participer à des expérimentations visant à fusionner les structures de la mission locale au sein de Pôle emploi avec une gouvernance adaptée », développait le Premier ministre.
Expérimentation
Estimant que les missions locales « sont un maillon essentiel du service public de l’emploi », Gabriel Attal a confirmé, mardi 4 décembre au Sénat lors de la séance des questions orales au gouvernement, le contexte et l’objectif du gouvernement suite à l’annonce de cet été. « Certes, les organismes se parlent et collaborent aujourd’hui mais il faut aller plus loin pour partager des systèmes d’information ou des offres d’emploi, pour ouvrir des antennes afin que les missions puissent aller au-devant des jeunes. » Selon le secrétaire d’État, « le rapprochement sera expérimenté à la demande des collectivités locales et de leurs élus » et, insiste-t-il « à leur demande seulement, selon des formes qu’il leur appartiendra de trouver. »
Territoires
« Le terme de rapprochement est habile, a commenté Jean-Patrick Gille, président de l’Union nationale des missions locales, surtout par rapport aux élus locaux. Nous sommes d’accord, mais laissons les territoires faire à leur façon. » Pour l’ancien député PS d’Indre et Loire, « il n’y a pas de volonté de fusion immédiate, mais existent des pressions de l’État pour aller vers un seul service dans une logique financière ».
Béatrice Delamer (Centre inffo pour Défi métiers)
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