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L'inspection générale des affaires sociales (Igas) publie un rapport portant sur l'évaluation de la politique publique de Validation des acquis de l’expérience (VAE).
Complétant les voies d’accès aux diplômes que sont la formation initiale, la formation continue et la formation en alternance, la VAE introduit en 2002 une rupture dans le paysage de la certification : la dissociation des champs de la formation et de la certification, avec comme finalité la prise en compte des compétences acquises par l'expérience et non par la formation. La VAE est à la fois un instrument de sécurisation des parcours professionnels et un outil de promotion sociale.
Dans son rapport, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) évalue la VAE sous cinq angles : efficacité ; efficience des dispositifs de gestion ; gouvernance de cette politique ; équité d'accès d'un point de vue territorial et sectoriel ; adaptation aux besoins, compétences et profils des potentiels bénéficiaires et qualité des dispositifs d'accompagnement aux demandeurs d'emploi.
Malgré des actions innovantes sur le terrain, l'Igas constate une stagnation du dispositif, alors même que celui-ci a su trouver sa place. Le début de l'érosion a coïncidé avec la suppression en 2009 du Comité interministériel de développement de la VAE (CI-VAE). Il faut souligner que toute évolution du dispositif nécessite un accord entre les neuf ministères certificateurs, qui montrent un inégal intérêt pour le développement de la VAE. En outre, la DGEFP n'a plus donné d'instructions concernant la VAE aux services déconcentrés du ministère chargé de l'Emploi depuis 2010.
La reconstitution du CI-VAE, avec des représentants dans chaque région chargés de la coordination des services déconcentrés des neuf ministères certificateurs, apparaît nécessaire, selon l'Igas. Le Comité devra coordonner la production des éléments statistiques et proposer aux conseils régionaux et partenaires sociaux des objectifs de développement par région et secteur d'activité. Ces objectifs devront intégrer les besoins en recrutement et en compétences des entreprises.
Par ailleurs, même si la VAE a été initialement envisagée sur la base d’initiatives individuelles, elle gagne à être mise en œuvre de manière collective. L'Igas recommande ainsi d'accentuer la promotion des VAE collectives auprès des entreprises et, pour les demandeurs d'emploi, d'inscrire dans les objectifs de Pôle emploi la poursuite de l'action actuellement menée dans le cadre du plan « 500 000 formations supplémentaires ».
Le rapport préconise enfin de prendre des mesures de simplification du dispositif VAE, notamment pour les premiers niveaux de qualification : simplification du parcours du candidat, adaptation du dossier de validation au niveau de la certification visée ; possibilité de suivre des formations complémentaires avant le passage devant le jury ; réduction des délais de recevabilité des demandes et de passage devant le jury ; fonctionnement des jurys.
Télécharger le rapport de l'Igas
Emmanuelle Vignerot
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