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D’ici mars 2018, mille réfugiés vont bénéficier d'un programme d'insertion associant accès au logement, apprentissage linguistique et formation professionnelle, aux termes d'un accord-cadre signé entre le gouvernement, le FPSPP et l'Ofii.
Inspiré d'une expérience menée en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France sur 200 personnes, une nouvelle convention sur l’insertion professionnelle des réfugiés vise à « accompagner les réfugiés sur la voie de l'insertion » une fois l'asile obtenu et à « faciliter leur sortie des dispositifs d'hébergement ».
Le développement de parcours d'insertion professionnelle « est indispensable », souligne l'accord-cadre signé le 3 mai entre les ministres du Travail Myriam El Khomri, de l'Intérieur Matthias Fekl, du Logement Emmanuel Cosse, Pôle emploi, le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) et l'Ofii (Office français d'immigration et d'intégration).
Construire un projet professionnel
Outre l'hébergement et la restauration, les participants bénéficieront donc d'un apprentissage linguistique « intensif et tourné vers les métiers » (200 à 240 heures, comme tous les réfugiés), mais aussi d'un programme de construction d'un projet professionnel (400 heures environ). « Pendant cette période, les réfugiés sont sous statut de demandeurs d’emploi et participent à des actions qui leur permettent de préciser leur parcours et leur orientation professionnelle ».
Les réfugiés pourront également suivre une formation certifiante (450 heures minimum) en fonction des « besoins des branches professionnelles ». Ils auront alors le statut de salariés (contrat de professionnalisation ou CDPI – Contrat de développement de parcours intérimaires).
En Ile-de-France, ce parcours d’insertion s'adresse en priorité aux jeunes de moins de 25 ans accueillis dans les structures d'hébergement pour demandeurs d'asile (Centre d'accueil des demandeurs d'asile-Cada, Centre d’accueil et d’orientation-CAO, etc.) qui, une fois le statut de réfugié obtenu, ne perçoivent plus l'Allocation pour demandeur d’asile et ne sont pas éligibles au RSA.
Favoriser l’acceptabilité locale des réfugiés
Étalé sur huit mois, le programme doit débuter en juin et les derniers bénéficiaires entreront dans le dispositif « avant la fin du mois de février 2018 ». Ce type d'insertion « est une condition indispensable pour favoriser l'acceptabilité locale de la prise en charge de ces populations nouvelles », ajoute le texte, alors que de nombreux centres d'accueil ont ouvert en régions ces derniers mois.
« Le nombre de personnes bénéficiaires d'un statut de protection internationale, estimé à 36 000 en 2016, va continuer de s'accroître significativement au cours des prochaines années », note l'accord-cadre.
Les réfugiés peuvent hésiter à quitter les structures d'hébergement s'ils ne savent pas où loger, même si, selon le ministère de l'Intérieur, le taux d'occupation indue en Cada par des réfugiés est tombé à 3,1 % au 31 décembre 2016.
Télécharger l'accord-cadre national
Jonathan Singaye
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