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Contraintes personnelles, familiales ou problèmes de santé, reprise d’un emploi, inadéquation de la formation… : tels sont les motifs les plus fréquemment invoqués par les demandeurs d’emploi qui abandonnent une formation en cours de route.
Environ une personne en recherche d’emploi sur dix inscrites en formation professionnelle en 2019 l’a abandonné avant son terme. C’est particulièrement le cas des jeunes, peu diplômés : ainsi 15 % des moins de 26 ans d’un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat abandonnent en cours de route.
Contraintes personnelles ou familiales
Les explications citées pour les 8 % qui abandonnent sont essentiellement des motifs personnels comme les contraintes familiales ou les problèmes de santé (24 %). 22 % évoquent un retour en emploi et 19 % indiquent que la formation suivie de ne leur ne convient pas (niveau trop élevé ou insuffisant, formation mal adaptée ou mal organisée). 10 % font état de problèmes financiers et 6 % d’une localisation trop éloignée de leur domicile.
Inadéquation de la formation
Les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes à abandonner leur formation pour contraintes personnelles (26 % contre 21 %), ce qui peut refléter des charges spécifiques pesant notamment sur les mères. Les jeunes de moins de 26 ans sont plus nombreux à abandonner en cours de route (12 %) et citent plus fréquemment comme raison une inadéquation de la formation dispensée avec leurs attentes (22 % des cas et jusqu’à 25 % pour les jeunes titulaires au moins du baccalauréat, contre 19 % pour l’ensemble des stagiaires) et font plus souvent état de problèmes relationnels avec les formateurs ou les autres stagiaires : c’est le cas de 14 % d’entre eux et de 18 % pour les jeunes diplômés (contre 13 % en moyenne).
Causes multisectorielles
Les causes d’abandon sont multifactorielles et difficiles à interpréter, mais la Dares relève certaines caractéristiques : être soi-même à l’initiative du stage, signe d’une plus grande motivation, réduit le risque d’abandon d’1,5 point par rapport à une formation recommandée par l’entourage ou prescrite par un conseiller Pôle emploi, Cap emploi ou un organisme de formation. A l’inverse, le risque est maximal dans le cas d’une formation conseillée par une Mission locale (+1,5 point), ce qui pourrait relever d’un moindre ciblage de la formation comme de la spécificité des publics pris en charge. Les jeunes y sont moins souvent à l’initiative de leur formation (55 % contre 62 % des stagiaires) et davantage orientés là par un conseil extérieur.
Impact des objectifs attendus
En outre, les objectifs attendus par le stagiaire de la formation semblent avoir un impact sur le taux d’abandon : ceux qui suivent un stage pour créer leur entreprise abandonnent moins que ceux qui souhaitent apprendre ou découvrir un métier, se perfectionner ou se mettre à niveau (-3,7 points). Lorsque le stage s’inscrit dans le cadre d’un parcours de formation, la probabilité d’abandon est moindre (-1,1 point). Suivre la formation à distance (le cas de 8 % environ des stagiaires avant la crise sanitaire) conduit à un taux d’abandon plus bas de 2 points. Enfin, le sentiment d’être bien informé sur le contenu de la formation semble diminuer la probabilité d’abandon (-8 points par rapport à ceux qui déclarent n’être pas bien informés).
Sarah Nafti (Centre inffo pour Défi métiers)
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