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Les futurs experts en automobile peuvent désormais préparer en alternance le diplôme d’État qui conditionne l’accès à la profession.
La branche des cabinets et des entreprises d’expertises en automobile vient en effet d’inscrire le contrat de professionnalisation dans leur parcours afin de faciliter la préparation de l’examen. Une nouveauté qui se traduit par une évolution de la grille de classification des emplois.
Le contrat de professionnalisation fait son entrée dans le parcours des experts en automobile. Cette ouverture à l’alternance pour les professionnels chargés, entre autres, d’évaluer les dommages et les responsabilités après un accident de la route fait suite à la signature, en décembre 2021, d’un avenant à la convention collective de la branche des cabinets et entreprises d’expertises en automobile.
L’accès à cette profession réglementée suppose d’obtenir le diplôme d’État d’expert en automobile (DEA). Mais comme le rappelle Lionel Namin, secrétaire général de l’organisation patronale de la branche, la Fédération française de l’expertise en automobile (FFEA), « il n’existe pas d’appareil de formation préparant au DEA par la voie scolaire et universitaire. » Avant de pouvoir passer l’examen, il faut dans un premier temps décrocher un BTS ou un DUT dans le domaine de l’automobile et justifier d’un an d’expérience dans la réparation automobile (ou une formation post BTS). Après cette première étape qui permet de valider deux des trois unités du DEA, il faut ensuite intégrer un cabinet d’expertise en automobile en tant que salarié et y exercer pendant deux ans sous la responsabilité d’un maître de stage avant de pouvoir passer la troisième unité du diplôme délivré par l’Éducation nationale.
Améliorer le taux de réussite à l’examen
Jusqu’à l’accord signé par les partenaires sociaux*, la période d’apprentissage en milieu professionnel n’était pas formalisée. Si l’employeur n’organisait pas d’action de formation, la préparation du diplôme se faisait hors temps de travail. D’où de nombreux abandons en cours de parcours et « un taux d’échec très élevé à l’examen », explique Bruno Reynes, secrétaire fédéral de FO métaux, organisation syndicale majoritaire au sein de la branche. L’adoption du contrat de professionnalisation, sous l’impulsion de la FFEA, va permettre d’encadrer la période de formation et d’optimiser le taux de réussite à l’examen. En pratique, les postulants au DEA recrutés en contrat de professionnalisation à durée indéterminée suivront un cycle de formation représentant 15 à 25% de leur temps de travail pendant un à deux ans. Les formations seront assurées par les organismes qui proposaient déjà des préparations à l’examen dont Ifor2A, organisme de formation de la FFEA.
Évolution de la grille de classification
L’instauration du contrat de professionnalisation a conduit les partenaires sociaux à faire évoluer la grille de classification de la branche. L’alternant intègre le cabinet d’expertise en tant qu’« expert en formation », un emploi classé à minima au niveau 2. Pour FO Métaux, « il était important qu’une personne disposant d’un équivalent bac+2 ne débute pas au premier niveau de la grille de classification », souligne Bruno Reynes. Une fois la période de professionnalisation terminée, le salarié sera promu « expert en formation apte au DEA » (niveau 3) en attendant de passer son DEA. Dans le parcours classique, le candidat au diplôme est embauché en CDI. Pendant, les deux années de pratique requises pour se présenter à l’examen, il exerce en tant que « stagiaire expert postulant au DEA » (niveau 3). Quel que soit le parcours suivi, le salarié devient « expert en automobile diplômé » (niveau 5) une fois qu’il a décroché son DEA.
Une réponse à des problématique de financement
Ces évolutions de la convention collective vont contribuer à sécuriser le parcours du futur expert, à renforcer l’attractivité du métier et à apporter une réponse aux employeurs en termes de financement la formation. « Les cabinets d’expertise qui souhaitaient organiser une préparation à l’examen pouvaient faire une demande de prise en charge au titre du plan de développement des compétences », explique Lionel Namin. Mais depuis la réforme de 2018, ces fonds mutualisés ne sont accessibles qu’aux entreprises de moins de 50 salariés, or de plus en plus de cabinets d’expertise dépassent ce seuil d’effectif. Dans le cadre du contrat de professionnalisation, la formation sera financée sur les fonds de l’alternance, quelle que soit la taille de l’entreprise.
La branche des cabinets et entreprises d’expertises en automobile
500 entreprises dont environ 400 employant au moins un salarié
5 500 salariés
Opérateur de compétences : Opco EP
Estelle Durand (Centre inffo pour Défi métiers)
1. Fédération française des experts en automobile (FFEA) ; Fédération CFDT banque et assurance ; CFE CGC Fédération de l’assurance ; Fédération FO de la métallurgie ; CGT Fédération des sociétés d’études, de conseil et de prévention ; Union professionnelle des experts en automobile salariés (UPEAS)
Tags : automobile | assurance | contrat de professionnalisation