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Pour lutter contre une forte déperdition des dossiers de VAE sur les trois titres professionnels des métiers de la branche du particulier employeur, Ipéria a mis en place deux niveaux d’accompagnement renforcé de 49 heures et 70 heures.
« Nous investissons beaucoup sur la VAE (validation des acquis de l’expérience) depuis deux ans, or un des freins à la VAE est le langagier, souligne Nadège Turco, directrice du pôle Développement d’Ipéria, la plateforme nationale de professionnalisation de l’emploi à domicile. Les dossiers de VAE sont très lourds et, entre la demande de dossier de recevabilité, le dépôt et la finalisation de la démarche, la déperdition est forte. » Un problème auquel les branches professionnelles du particulier employeur souhaitent remédier, alors qu’elles sont engagées dans une démarche de professionnalisation de leur main-d’œuvre (1,4 million de personnes), très féminisée et souvent étrangère, dans un secteur en tension, confronté à des besoins croissants, en particulier pour accompagner le grand âge à domicile.
La VAE, un parcours de la combattante
« Les risques de pénurie de compétences sont réels et nécessitent d’encourager des vocations durables, explique Marielle Brouard, présidente de la CPNEFP (Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation) de la branche professionnelle des assistants maternels et du particulier employeur. C’est le sens de notre politique de professionnalisation, qui constitue un élément clé dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. » La formation continue dans le secteur a plus que doublé depuis 2015, croissant de 33% entre 2017 et 2018[1].
Sur 2 048 personnes à s’être présentées à un jury de certification pour obtenir l’un des trois titres du secteur[2] en 2018, 214 l’on fait dans le cadre d’un parcours VAE. C’est très peu, car la VAE est un parcours de la combattante pour beaucoup de ces salariées, des femmes d’origine étrangère, peu ou pas formées, avec une maîtrise de la langue parfois insuffisante. C’est pour elles qu’Ipéria a expérimenté en 2017-2018, puis déployé en 2019, des dispositifs augmentés et renforcés d’accompagnement à la VAE.
Trois niveaux d’accompagnement VAE
Un outil de positionnement permet de connaître le niveau de langue de la personne et de lui proposer un des trois modules. Le module de base de 25 heures a été complété de 4 heures d’assistance couvrant toutes les étapes du parcours VAE. Un deuxième module « d’accompagnement augmenté » de 49 heures a été créé pour les personnes issues de pays francophones ou avec un petit degré d’illettrisme. Il intègre un accompagnement collectif de 42 heures et un suivi individuel de 7 heures. Un troisième module dit « d’accompagnement renforcé » de 70 heures s’adresse aux non-francophones natifs, partant d’un niveau langagier A1-A2.
Au deuxième semestre 2019, Ipéria a formé les accompagnateurs VAE à la nouvelle méthodologie. 2020 sera donc la première année pour observer l’efficacité du dispositif. “Nous aimerions réduire de moitié la déperdition des dossiers, affirme Nadège Turco. On ne va pas doubler le nombre de départs (300 en 2019), mais on aimerait l’augmenter de 20 à 30%.
Catherine Stern (Centre inffo pour Défi métiers).
[1] Les départs en formation sont passés en un an chez les assistant(e)s maternel(e)s de 32 000 à 42 700 et chez les salarié(e)s des particuliers employeurs de 10 600 à 13 900.
[2] Trois titres professionnels, découpés en blocs de compétences : « assistant(e) maternel(le)/garde d’enfants », « assistant(e) de vie dépendance » et « employé(e) familial(e) ».
Tags : VAE | accompagnement | difficulté linguistique | service à la personne