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Un tiers des chauffeurs Uber sont des jeunes et beaucoup résident dans des banlieues. Grâce à cette activité, ils gagnent à peu près leur vie, selon la première étude effectuée sur cette nouvelle profession.
Au centre d'une polémique qui oppose les chauffeurs de taxi traditionnels et les chauffeurs de VTC qui utilisent sa propre plateforme, la société Uber publie une étude commandée à deux économistes, Augustin Landier (Ecole d'économie de Toulouse) et David Thesmar (HEC Paris, Haas scholl of buisiness). Cette étude s’appuie sur des statistiques gouvernementales, des sondages (en particulier une enquête de l’Ifop) et des données anonymisées fournies par Uber.
Début 2016, on dénombrait environ 15 000 chauffeurs Uber en France. Ces derniers sont plutôt jeunes (72 % ont moins de 40 ans, et 34 % moins de 30 ans) et se recrutent dans la population la plus exposée au chômage : 25% d'entre eux étaient au chômage avant d'utiliser la plateforme.
Les chauffeurs Uber ont généralement un niveau d'études plus élevé que la moyenne de la population active (61 % d'entre eux possèdent le bac ou plus), à fortiori que les chauffeurs de taxi traditionnels qui appartiennent à une génération plus âgée, donc globalement moins diplômée. Il ressort également de l’étude que les chauffeurs Uber sont issus en majorité de territoires marqués par de forts taux de chômage, principalement les banlieues des grandes villes.
De l'activité occasionnelle à la profession principale
Par ailleurs, l’étude montre que la plupart des chauffeurs Uber ont fait de cette activité leur profession principale. Un chauffeur sur deux travaille plus de 30 heures par semaine. Et 71 % des chauffeurs tirent la majeure partie de leurs revenus de cette activité.
Les revenus des chauffeurs Uber sont en moyenne de 19,90 euros par heure, après déduction des commissions versées à la plate-forme. Cela représente un revenu net de 3 600 euros par mois pour 45 heures d’activité, auxquels il faut retrancher les frais d’essence et d’entretien de la voiture (40 à 50 % du revenu net mensuel).
Selon les économistes qui ont mené l’étude, le secteur pourrait compter 70 000 chauffeurs supplémentaires d’ici cinq ans, rien qu’à Paris.
Patricia Holl
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