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Lors de la dernière matinée de l’Afref et à l'aube d’une nouvelle organisation du Conseil en évolution professionnelle, un point sur la mise en oeuvre de ce dispositif d’accompagnement a été réalisé.
« Accompagner » fut le maître mot de la matinée organisée le 27 septembre dernier par l'Afref (Association française de réflexion et d'échange sur la formation), qu’il s’agisse d'accompagner les conseillers CEP comme les bénéficiaires finaux. « On peut regretter que ce Conseil en évolution professionnelle ne soit pas mieux connu » a insisté Laurent Nahon, directeur du Fongecif Ile-de-France, avançant néanmoins qu’il faut avant tout que la question de l’évolution professionnelle se pose à la personne. A ce sujet, une récente étude menée par Défi métiers sur la demande d'orientation des actifs en emploi avance que la quasi-totalité des salariés en Ile-de-France déclarent se poser des questions sur leur évolution professionnelle, et que 80% d'entre-eux ont déjà engagé des démarches à ce sujet (plus de femmes que d’hommes).
Le Fongecif Ile-de-France distingue parmi ces « clients », travailleurs de bas niveau de qualification pour une grande majorité, quatre profils : les « invisibles », les « informés », les « engagés » et les « gagnants ». C’est ainsi que sur 60 000 personnes qui contactent chaque année le Fongecif, 10 000 entament une démarche de questionnement sur leur projet professionnel et 3 000 mettent en œuvre un plan d’action, par exemple une demande de financement d’un Cif (Congé individuel de formation, accessible jusqu’au 31 octobre prochain). Et Laurent Nahon de conclure que « le CEP détaché du financement présente un risque [de ne plus être mobilisé, ndlr ]».
Appréciation sans doute non partagée par Tatiana Jacenko de l’Apec (Agence pour l'emploi des cadres), qui accompagne des cadres en et hors emploi[1] sans pouvoir mobiliser un quelconque financement. Elle précise les quatre types de demandes des cadres : 39 % demandent de l’aide pour organiser leur recherche, 32 % pour faire un point sur leur situation, 32 % pour se reconvertir vers un autre secteur ou activité et 32 % pour solliciter un avis expert, « se rassurer ».
Quel que soit le type de demande, la réponse/ prestation de l’Apec est réalisée selon 6 principes, dont la personnalisation et le choix de la modalité relationnelle (des outils sont mis à disposition, à consulter librement) ou encore la mise à disposition de livrables détaillés, particulièrement utilisés par les personnes les plus impliquées .
Deux conseillères CEP, de l’Afdas et de l’Apec, ont également apporté leur témoignage sur la situation de face à face, notamment de la complexité de l’ingénierie de financement, ou encore de l’intérêt de mobiliser le Bilan de compétences qui dure 24 heures, contre quelques heures seulement pour le CEP. A ce sujet, on peut remarquer que la prestation variant selon l’opérateur CEP - opérateur que le bénéficiaire ne peut pas choisir -, l’accès au CEP apparait inéquitable. Cependant, il reste gratuit dans tous les cas.
Françoise Lemaire
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