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La Dares et France Stratégie publient les résultats de leur étude prospective des métiers et qualifications « Les métiers en 2030 », qui dresse un panorama des postes à pourvoir par métiers et des déséquilibres éventuels.
Dévoilé le 10 mars, le rapport « Les métiers en 2030 » est le quatrième exercice de prospective réalisé par France Stratégie et la Dares. Sa publication, initialement prévue au printemps 2020, avait été repoussée en raison de la survenue de la crise sanitaire. Il sera enrichi en 2022 par la publication d’un rapport sur les besoins en compétences à l’horizon 2030 et par une déclinaison régionale des déséquilibres nationaux pour chaque métier.
Départs à la retraite et créations d’emplois
Selon le scénario de référence du rapport, 760 000 postes seront à pourvoir chaque année entre 2019 et 2030 soit 8,4 millions de postes. Pour établir ce chiffre, il convient de prendre en considération à la fois les départs en fin de carrière et les créations nettes d’emploi.
La grande majorité des postes à pourvoir (89 %) sera issue des départs en fin de carrière. Certains métiers seront particulièrement affectés, tels les ouvriers des industries graphiques (24 000 départs, soit 49 % des effectifs de la profession), les employés de maison (75 000 départs) et les secrétaires de direction (57 000 départs).
Les créations d’emploi concerneraient 1 million d’emplois, dont deux tiers dans les services marchands. Les métiers en plus forte expansion seraient ceux des ingénieurs de l’informatique (115 000 postes supplémentaires, soit +26 % entre 2019 et 2030), d’infirmiers et sage-femmes (+18 %) et d’aides soignant (+15 %).
Les métiers qui recruteront le plus dans les dix ans à venir
Au regard de ces deux éléments, le rapport établit une liste des métiers qui compteront le plus de postes à pourvoir entre 2019 et 2030. Dans le trio de tête, on trouve les agents d’entretien (489 000 postes à pourvoir, dont 462 000 liés à des départs en fin de carrière), les enseignants (329 000 postes à pourvoir, dont 328 000 liés à des départs en fin de carrière), et les aides à domiciles (305 000 postes à pourvoir, dont 207 000 liés à des départs en fin de carrière).
Mais l’importance de ces besoins peut être liée au nombre de personnes exerçant le métier, avertit le rapport. Aussi, pour gommer cet effet, celui présente-t-il aussi les métiers pour lesquels le nombre de postes à pourvoir rapportés aux effectifs en emploi en 2019 est le plus élevé (taux de postes à pourvoir). On trouve dans ce cas dans le trio de tête les aides à domiciles (55 % de taux de postes à pourvoir), les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie (51 %), et les personnels de ménage (47 %).
Les métiers en tension à l’horizon 2030
Ces postes sont amenés à être pourvus en partie par les 640 000 jeunes qui s’inséreraient dans l’emploi entre 2019 et 2030. Mais 120 000 postes resteraient non pourvus par ce moyen et seraient source de déséquilibres. Ces déséquilibres anticipés ne sont néanmoins que « partiels », car ils sont susceptibles d’être comblés (par exemple par les retours en emploi des chômeurs, par les mobilités professionnelles ou par l’immigration), et « potentiels », parce qu’ils pourraient être corrigés par les stratégies mises en place pour y répondre (attractivité des métiers, formation initiale et continue…).
Les trois métiers qui afficheraient les déséquilibres potentiels les plus élevés seraient ceux d’agents d’entretien (328 000 postes non-pourvus en tenant compte des jeunes débutants), d’aides à domicile (224 000 postes non pourvus), et de conducteurs de véhicules (200 000 postes non pourvus).
Enfin, les difficultés de recrutement actuelles de certains métiers pourraient être renforcées. La majorité des métiers déjà en tension aujourd’hui (aide à domicile, personnels de ménage, conducteurs d’engins du BTP) verraient leurs difficultés de recrutement s’accentuer, quand quelques autres (ouvriers qualifiés de la manutention, agents d’entretien, ou ouvriers du textile et du cuir) verraient des tensions apparaître.
Pour deux métiers en tension sur cinq, les difficultés de recrutement se maintiendraient. A l’inverse, certains métiers (employés et agents de maîtrise de l’hôtellerie-restauration, coiffeurs et esthéticiens, techniciens de la banque et des assurances et employés de la comptabilité) pourraient voir leurs difficultés de recrutement actuelles diminuer à l’horizon 2030.
Consulter le rapport « Les métiers en 2030 » et sa présentation en ligne.
Raphaëlle Pienne
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