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L’Igen, l’Igaenr, l’Igas et le CGEIET viennent de rendre public leur rapport sur l’analyse des besoins quantitatifs dans le numérique alors que la Commission européenne estime la pénurie à 900 000 postes dans ce secteur à l’horizon 2020.
Les trois inspections, l’Igen (Inspection générale de l’éducation nationale), l’Igaenr (Inspection générale de l’administration de l’éducation), l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et le CGEIET (Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies) ont mené une mission commune afin d’apprécier les besoins dans le numérique à l'horizon 2020 et confronter cette estimation aux données disponibles et besoins actuels/à venir exprimés par les entreprises.
Sur l’approche qualitative des besoins, les trois inspections et le CGEIET établissent trois constats majeurs : l’attente par les entreprises de compétences transversales (soft skills) ; l’émergence de nouvelles spécialités stratégiques mais ne représentant pas encore un fort volume d’emplois (par exemple, les métiers liés au data ou la cybersécurité) ; la croissance des besoins de postes d’encadrement et d’une norme de recrutement à bac+5.
En revanche, les auteurs du rapport pointent la difficulté de disposer de données fiabilisées concernant les métiers du numérique en raison de l’absence de définition partagée des métiers du numérique, et de la rigidité actuelle des nomenclatures statistiques et opérationnelles, ces dernières ne permettant pas de saisir les indices de transformation des métiers en termes de contenus, de secteurs professionnels et surtout de compétences.
Pour mener une politique d’adéquation entre les besoins des entreprises et l’offre de formation, les trois inspections et le CGEIET recommandent :
- d'intégrer à l’appareil statistique actuel les indicateurs permettant d’identifier la dimension numérique des compétences, des emplois et des formations ;
- de créer un dispositif interministériel d’intervention pour répondre aux mutations engendrées par la révolution numérique ;
- d'accroître le flux de diplômés de l’enseignement supérieur dans le domaine du numérique ;
- de développer dans le 2nd degré le vivier d'élèves formés au numérique pour organiser un continuum bac-3/bac+3 ;
- de créer un Capes, un Capet et une agrégation en sciences numériques ;
- de favoriser l’agilité dans la définition de l’offre de formation (modalités d’écriture des programmes et référentiels de formation).
Le rapport suggère également de mobiliser en priorité les dispositifs de formation continue en faveur des demandeurs d’emploi du secteur numérique. La mobilisation massive de la POE (Préparation opérationnelle à l’emploi) de Pôle emploi doit permettre de réduire le nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie ingénieur à son niveau de chômage frictionnel, soit environ 3 500 demandeurs d’emploi à former chaque année.
Pour en savoir plus : Les besoins et l’offre de formation aux métiers du numérique
Céline Desserre
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