Quelle validation des acquis de la mobilité pour les apprentis ?

13 Septembre 2019

© Fotolia Une mobilité internationale réussie suppose une certaine valorisation de l’expérience acquise à l’étranger. Cette question se pose de façon spécifique aux apprentis.

Selon, Sébastien Thierry, directeur général adjoint de l’Agence Erasmus + France / Education & Formation, il existe aujourd’hui trois dispositifs principaux qui peuvent aider les apprentis à valoriser les acquis d’une mobilité internationale.

Europass Mobilité

Premier d’entre-eux, l’Europass Mobilité (voir). Tout jeune qui part acquérir une expérience professionnelle peut demander son Europass Mobilité sur lequel sera listé ses compétences, avec la signature de son employeur et de l’organisme d’accueil. « Même si elle ne figure pas sur le diplôme, il s’agit bien d’une forme de reconnaissance et d’une première démarche dans l’identification des compétences, notamment transversales », estime Sébastien Thierry : « les jeunes apprécient beaucoup ».

Unité facultative de mobilité

Viennent ensuite deux dispositifs qui sont eux encadrés par le code de l’Éducation. Le premier est l’unité facultative de mobilité, issue d’une expérimentation introduite en 2014 par le ministère de l’Éducation nationale au bénéfice des bacs pro et étendue aux autres diplômes professionnels à la rentrée 2019 (voir l’arrêté du 29 juin 2014 et l’arrêté du 30 août 2019). « Il s’agit d’une option qui repose sur un référentiel spécifique décrivant des compétences transversales : savoir communiquer à l’étranger, savoir s’adapter, etc. », explique Sébastien Thierry.

Alors que le succès de cette option est réel, avec quelques centaines de bénéficiaires la première année et plus de 6 000 en 2017, Sébastien Thierry souligne qu’elle profite à ce jour davantage aux élèves de la voie pro qu’aux apprentis. Ceci, en raison d’un « verrou technique » dû au fait que « de nombreux CFA ne sont pas encore habilités en Contrôle en cours de formation (CCF) », condition nécessaire à la mise en œuvre de l’unité facultative de mobilité.

Ecvet

Décrit par le directeur général adjoint de l’Agence Erasmus + France comme « la Rolls des mobilités de longue durée », le dernier dispositif s’incarne dans le système Ecvet (European credit system for vocational education and training, ou Système européen de crédit d’apprentissages pour l’enseignement et la formation professionnels). Instauré par une recommandation du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne du 18 juin 2009, Ecvet est un cadre technique qui permet le transfert, la reconnaissance et l’accumulation des acquis d’apprentissages validés à l’issue de mobilités en vue de l’obtention d’une certification professionnelle.

L’intérêt est de pouvoir valider les blocs de compétences acquis à l’étranger, en les faisant correspondre aux unités obligatoires du diplôme du pays d’origine. Et ce, alors même que les référentiels respectifs peuvent différer. Efficace mais relativement complexe, la mise en œuvre d’Ecvet repose sur des experts financés par la Commission européenne, via les agences nationales. La France dispose ainsi de sept experts Ecvet qui interviennent, chacun dans leur champ de compétences (Education nationale, apprentissage, enseignement agricole, etc.), auprès des établissements pour les accompagner dans la mise en œuvre d’Ecvet.
 

Nicolas Deguerry (Centre Inffo pour Défi métiers)

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