Prévenir l’illettrisme dès les bancs de l’école

30 Mai 2022

© Pexels Une mission prospective de l’IGESR préconise une meilleure organisation du système éducatif afin de détecter les risques d’illettrisme dès le début de la scolarité.

La question de l’illettrisme, « longtemps reléguée aux marges de l’école, [doit] et [peut] désormais s’appréhender également depuis son cœur, avec ses forces vives et ses partenaires, et à partir de gestes professionnels adaptés », défend l’inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) dans son rapport de mission publié à la mi-mai.

Des initiatives insuffisamment capitalisées

L’illettrisme demeure un « impensé pédagogique » au sein du système scolaire, constatent les auteurs du rapport. Pourtant, « la prise en compte des risques d’illettrisme dès le tout début de l’éveil et de l’éducation de l’enfant, puis dès le début de la scolarité est à considérer – sans déterminisme – si l’on veut pouvoir prévenir au plus tôt », estiment-ils.

Il existe aujourd’hui déjà au sein de l’institution des « mesures structurelles, des outils et des dispositifs » permettant de détecter les risques d’illettrisme et d’y remédier au plus tôt : nouvelles formes de maillage territorial, ressources partenariales, engagement des missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS)… Le problème est que ceux-ci « restent diversement mis en œuvre et insuffisamment partagés » et, faute de coordination, échouent à « former un système à la hauteur de l’enjeu », note le rapport.

Structurer, identifier et former pour prévenir l’illettrisme à l’école

Pour « s’attaquer efficacement au mal insidieux [de l’illettrisme] » les inspecteurs de l’IGESR préconisent trois grands axes d’actions. Il est d’abord nécessaire selon eux de coordonner et de cristalliser les ressources et les énergie existantes grâce à un pilotage national et académique structuré autour d’instances et d’objectifs précis.

« La triade ‘’détection, identification et remédiation immédiate’’ doit faire l’objet d’une attention constante et devenir un mode d’action universellement partagé », avancent-ils ensuite. Celle-ci devra s’appuyer sur des outils nouveaux et sur la formation des acteurs. Dans cette perspective, ils encouragent notamment le développement de la formation continue au sein des établissements et la création d’outils et de ressources mutualisés.

 

Consulter le rapport

 

Raphaëlle Pienne

 

Tags : illettrisme | Education nationale | rapport