© Fotolia
Le recours à l’alternance a augmenté de deux points dans la branche des services automobiles entre 2017 et 2019. Une dynamique qu’il faut préserver dans les années à venir sous peine de faire face à des difficultés de recrutement une fois la crise passée.
Réalisée avant l’épidémie de Coronavirus, la dernière enquête de l’Observatoire des métiers des services automobiles animé par l’Association nationale pour la formation automobile (ANFA) met en lumière la bonne santé de la branche en matière de recrutements en 2019, y compris en alternance.
34 800 alternants dans la branche en 2019
En 2019, près d’un tiers des établissements de la branche des services automobiles emploie au moins un alternant. Ce qui représente une augmentation de 2 points par rapport à 2017. Au total, près de 35 000 personnes exerçaient en alternance au sein de la branche en 2019, soit 7,8 % des effectifs. L’apprentissage est particulièrement développé puisque 29 % des entreprises déclarent employer au moins un apprenti.
Une carrosserie sur deux emploie un alternant
Le recours à l’alternance s’avère plus marqué dans le commerce et la réparation de véhicules. Ainsi une carrosserie sur deux déclare employer au moins un alternant, ce qui représente une augmentation de 9 points en deux ans. A contrario, l’Observatoire fait état d’une baisse des recours à l’alternance dans le secteur du motocycle (-7 points).
67 % des apprentis formés à la mécanique
La mécanique arrive en tête des formations suivies par la voie de l’alternance. C’est le cas de 67 % des apprentis et de 40 % des personnes en contrats de professionnalisation. Toutefois, des disparités existent entre les deux statuts. « Les apprentis se forment en grande majorité en mécanique et en carrosserie tandis que les salariés en contrat de professionnalisation se forment davantage dans les domaines tertiaires (vente, administratif, enseignement de la conduite) », selon l’Observatoire.
27 % d’intention d’embauche
Interrogés sur les contrats en cours, 27 % des employeurs prévoient d’ores et déjà d’embaucher leur alternant à l’issue de sa formation, tandis que 17 % envisagent de poursuivre sa qualification en lui proposant un nouveau contrat en alternance. En revanche, 29 % des employeurs prévoient de mettre un terme à leur collaboration à l’issue du contrat. Et 28 % n’ont pas encore arrêté leur décision.
Former malgré la crise
La publication de cette enquête intervient alors que la crise économique frappe de plein fouet le secteur automobile. Pour autant les auteurs de l’étude estiment qu’il est « primordial de continuer à former les salariés de demain, notamment via l’alternance, afin d’éviter d’accroître les difficultés de recrutements en période de crise, mais aussi lors de la reprise économique future. » Le secteur des services automobiles fait aujourd’hui face à une pénurie de main d’œuvre dans les métiers de la mécanique et de la carrosserie. Des tensions qui pourraient s’aggraver à l’avenir, sans compter que de nouveaux besoins en compétences risquent d’émerger.
Confrontées à des baisses d’activité entre 2004 et 2013, les entreprises des services automobiles ont formé moins d’apprentis pendant cette période, selon l’Observatoire. Résultat :« avec la reprise économique de 2014-2019, elles ont rencontré d’importantes difficultés à trouver de la main d’œuvre de carrossiers, mécaniciens et techniciens car ceux-ci n’avaient pas été formés. »
Estelle Durand (Centre Inffo pour Défi métiers)
Tags : apprentissage | automobile | Anfa