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La séance de négociation du 12 janvier, autour du premier texte patronal, a fait émerger des divergences et des inquiétudes quant au respect du calendrier de l'accord fixé au 16 février.
Les sujets sur la table des négociations devaient être consensuels. Pourtant, selon les organisations syndicales, les discussions ont été difficiles. Refusant de traiter du pré-préambule jugé trop prématuré, elles ont par ailleurs exprimé leur désaccord sur certains points de la définition patronale de l’action de formation et demandé des précisions sur l’articulation et la gouvernance de l’analyse des besoins. La thématique de la certification, quant à elle, n’a pas été abordée.
Sortir le CEP des actions de formation
De façon unanime, les organisations syndicales ont rejeté l’intégration du Conseil en évolution professionnelle et de l’orientation dans les actions assimilées à de la formation. « Le CEP et l’orientation doivent rester gratuites. Par ailleurs, il faut élargir la définition de l’action de formation autour de ses objectifs et de sa reconnaissance », précise Yvan Ricordeau pour la CFDT. Les cinq organisations syndicales travailleront ensemble sur cette thématique et proposeront un texte au patronat cette semaine. « Il y a un consensus entre les organisations syndicales pour renforcer les notions de parcours et de qualification dans la définition de l’action de formation qui reste, dans la proposition patronale, trop centrée sur l’entreprise » confirme Michel Beaugas pour FO. « L’unité syndicale se renforce. Nous voulons que cet accord créé de nouveaux droits pour les salariés », déclare, de son côté, Catherine Perret pour la CGT.
Gouvernance
Même front commun sur les points de désaccord concernant l’expression des besoins. La question de la gouvernance qui sera traitée plus tard - en théorie le 2 février prochain- a été toutefois soulevée par les organisations syndicales. Ces dernières s’interrogent notamment sur la place donnée au quadripartisme intégrant les Régions et l’État et sur celle des Commissions paritaires nationales de l’emploi (CPNE). « Les CPNE ne peuvent pas passer la main à un organisme paritaire tiers comme un Opca. Par ailleurs, sur les observatoires, le texte patronal ne va pas assez loin », précise Jean-François Foucard, de la CFE-CGC.
La séance du 12 janvier a donc fait émerger les premières divergences et donne une nouvelle dynamique aux discussions. « La négociation se noue. Nous faisons des tours de table tout en étant contraints par les questions de gouvernance et de financement qui ne sont pas encore abordées. Les délais sont courts et il y a encore beaucoup de travail mais nous ferons tout pour les respecter », déclare Florence Poivey pour le Medef.
Les négociateurs se retrouveront vendredi 19 janvier pour traiter du CPF et du Cif le matin et de la certification l’après-midi.
Catherine Trocquemé (Centre Inffo pour Défi métiers)
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