Pour rester compétitive, la France doit miser sur la formation

18 Mai 2017

© Fotolia Pour faire face à la mondialisation, la France doit améliorer les compétences de ses travailleurs, avertit un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Quel point commun entre la Turquie, l’Allemagne et la Corée ? Ces pays ont tous accru leur participation aux « chaînes de valeurs mondiales » : leurs travailleurs, bien que situés dans différents pays, peuvent contribuer désormais à la conception, la fabrication, la commercialisation et la vente d’un même produit. Or, selon l’édition 2017 des Perspectives de l’OCDE sur les compétences publiée le 4 mai, ces chaînes de valeurs mondiales et les compétences des adultes sont extrêmement liées.

Des compétences déterminantes pour la mondialisation

« Les compétences peuvent aider les pays à intégrer les marchés mondiaux et à se spécialiser dans les secteurs les plus avancés au plan technologique », souligne  l’OCDE. 

Pour participer à une économie mondialisée, les entreprises d’un pays ont ainsi besoin de travailleurs dotés de compétences transversales : de solides compétences cognitives (notamment littératie, numératie et capacité de résolution de problèmes), des capacités de gestion et de communication, ainsi que la volonté d’apprendre. La spécialisation dans les secteurs technologiquement avancés nécessite quant à elle que les travailleurs possèdent des compétences socio‑émotionnelles solides (par exemple, gestion, communication, auto‑organisation), à l’appui de leurs compétences cognitives, ainsi que des diplômes et qualifications reflétant fidèlement leurs capacités.

La France mauvaise élève en numératie et littératie

Face à l’avantage compétitif que représente une main d’œuvre qualifiée, la France accuse néanmoins de plus en plus de retard. Selon l’OCDE, près d’un tiers des adultes en France (31%) souffrent d’un manque de compétences en numératie et/ou littératie, soit cinq points de plus que la moyenne des pays de l’OCDE. Par ailleurs, le premier quart des adultes les plus performants en littératie et numératie affiche également des résultats en dessous de la moyenne des autres pays.

Parmi les raisons à ces mauvais résultats : les trop fortes inégalités scolaires entre les élèves français, en fonction de leurs origines sociales, ainsi que la qualité insuffisante des programmes d’éducation et de formation professionnelle, dont les apprentissages sont insuffisamment orientés vers les exigences du monde de l’entreprise.

Afin de changer la donne, le rapport de l’OCDE préconise notamment de développer une éducation pré-primaire de grande qualité, de renforcer la formation continue des adultes (en particulier des chômeurs et des travailleurs risquant de perdre leur emploi) et de tirer parti des bonnes pratiques de gestion des ressources humaines des entreprises.

Consulter le rapport de l’OCDE

Consulter la note relative à la France

Raphaëlle Pienne

Tags : formation