Pour répondre à la crise sociale, le Cnam ouvre une centaine de nouveaux lieux d’accès à la formation sur les territoires

30 Janvier 2019

© Cnam « La formation professionnelle se doit d’être un droit individuel garanti par la collectivité pour lutter contre le sentiment de déclassement », a affirmé Olivier Faron, administrateur général lors de la cérémonie des vœux du Cnam le 28 janvier.

Le Conservatoire qui « enseigne à tous et partout » selon sa devise, propose « une solution parmi d’autres » pour relancer l’ascenseur social : le plan « Au cœur des territoires », ou l’ambition d’ouvrir, d’ici trois ans, cent espaces d’accès à la formation implantés dans des villes moyennes.

En lien avec le programme Action cœur de ville porté par le ministre de la Cohésion des territoires, qui vise à « favoriser un développement économique et commercial équilibré », il s’agit de « proposer la bonne réponse aux aspirations de chacun, adaptée aux enjeux économiques et sociaux de chaque bassin d’emploi ».

Déploiement au printemps

Ce plan succède à une expérimentation menée à Vitré en Bretagne, en partenariat avec la Maison de l’emploi, de l’entreprise et de la formation. En deux ans, celle-ci a accompagné près de 60 adultes dans la mise en place de leur parcours de formation. Le coup d’envoi du déploiement est prévu en avril, avec l’ouverture d’un nouveau centre Cnam à Chaumont, en Haute-Marne.

Une équipe pédagogique prépare un diagnostic du territoire afin d’identifier les réalités économiques locales et les besoins en formation. Le Cnam a identifié une soixantaine de parcours de formation la plupart à distance ou hybrides, répondant à des besoins de professionnalisation ou de remise à niveau. Ils pourront être financés via le compte personnel de formation.

La formation au service de tous

Pour assurer la réussite de tous, une autre grande ambition du Cnam, des conseils en orientation et en insertion professionnelle seront prodigués localement. « Au cœur des territoires, c’est un élan économique, une dynamique avec les élus locaux et les responsables du monde socio-économique pour revaloriser les villes », a précisé Olivier Faron. Il a rappelé que 2019 verrait la continuation des actions envers les personnes éloignées de la formation supérieure, avec le réseau de la réussite Vincent Merle, ou les 34 sites labellisés Grande école du numérique.

En lien avec l’ambition affichée par le gouvernement de faire de la formation tout au long de la vie un « droit réel pour tous sur le territoire », Olivier Faron a insisté sur la nécessité de « réinventer la mission de service public pour proposer notre solution à la crise ».

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a évoqué les efforts menés ces derniers dix-huit mois pour « remettre la promotion sociale au cœur de la mission de l’enseignement supérieur ». Souhaitant apporter une réponse à tous, étudiants en formation initiale ou salariés en quête de reconversion, elle préconise des « solutions pensées avec les acteurs du territoire ». Une stratégie globale et coordonnée pour l’Enseignement supérieur devrait être proposée dans les prochaines semaines, réaffirmant un ancrage territorial.

Christelle Destombes (Centre inffo pour Défi métiers)

 

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