Pour l’Igas, l’Etat doit soutenir les innovations dans l’IAE

06 Avril 2016

Pour l’Igas, l’Etat doit soutenir les innovations dans l’IAE © Fotolia L’inspection générale formule des préconisations pour améliorer la connaissance de la performance de l’insertion par l’activité économique et encourage le soutien aux innovations structurantes pour le secteur.

Missionnée par le ministère du Travail, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a réalisé un rapport sur les « Innovations et expérimentations dans le secteur de l’insertion par l’activité économique » rendu public le 22 mars.

En 2014, on dénombre 136 entreprises d'insertion en Ile-de-France. Les entreprises d’insertion franciliennes adhérentes à la Fédération des entreprises d'insertion salarient plus de 4 300 personnes en parcours d’insertion, soit 1 521 équivalents temps plein. Les emplois concernent  principalement le secteur du travail temporaire (65 %), des services et  transports (18 %), des déchets (13 %).
En savoir plus

Mettre en place une évaluation de la performance globale de l’IAE

Dans son rapport, l’inspection générale constate que malgré des circulaires administratives venues préciser les publics éligibles au recrutement par une SIAE (demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires de minima sociaux, etc.), le profil des salariés de ces structures échappe pour partie à ces catégories. Aussi le document préconise-t-il la construction d’un « outil commun de diagnostic de distance à l’emploi », qui prendrait en compte aussi bien les freins à l’emploi (formation insuffisante ou inadaptée, mobilité réduite, etc.) que les difficultés sociales (logement, santé, etc.).

Alors que les modèles économiques des SIAE restent fragiles et leurs résultats d’insertion plutôt mitigés, l’Igas pose également la question de l’évaluation de leur performance. Jugeant insuffisant le critère des sorties vers l’emploi, aujourd’hui principal indicateur de performance reconnu, les rapporteurs appellent à réaliser une « évaluation globale de la performance de l’IAE », prenant en compte les caractéristiques des personnes accueillies, les résultats d’insertion (professionnelle et sociale), les coûts évités et l’impact local.

Soutenir les innovations structurantes

Pour l’Igas, l’Etat devrait également pouvoir jouer un rôle plus affirmé en soutenant les innovations structurantes pour le secteurs de l’IAE, notamment grâce à un financement qui pourrait mobiliser les fonds d’insertion départementaux (FDI).

Selon le rapport, trois types d’innovations devraient être encouragés prioritairement : le regroupement des structures (dans des associations ou des sociétés) ; la construction, à partir de besoins en emploi identifiés localement, de parcours avec les branches professionnelles et les entreprises ; et le développement d’activités hors des secteurs traditionnels de l’IAE (numérique, métiers de bouche, événementiel, etc.).  Enfin, une dernière voie d’innovation constituerait à faire évoluer une partie des fonctions des SIAE, pour en faire des structures créatrices d’emploi durable.

Consulter le rapport de l’Igas

Raphaëlle Pienne
 

Tags : SIAE | insertion par l'activité économique