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Une journée d’études organisée par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France et la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France s’est tenue en novembre au Musée national de l’histoire de l’Immigration.
La journée d'études « Migrer d'une langue à l'autre » organisée le 18 novembre s’inscrivait dans la poursuite de travaux lancés en 2014 portant sur la relation entre les langues et l’immigration, notamment grâce à l’observation de la pratique linguistique en France en posant le plurilinguisme comme une compétence.
La parution récente de l'ouvrage « Migrer d’une langue à l’autre » permet d’éclairer les relations complexes entre les réalités migratoires et la diversité des langues issues de l’immigration dans la société française.
Une table ronde lançait le débat sur « les langues de l’immigration entre savoir et représentations ». Elle s’appuyait sur la présentation d’une étude sur les langues de l’immigration en Rhône-Alpes. Cet état des lieux des pratiques sociolinguistiques et des actions institutionnelles et associatives mises en place en faveur des langues de l’immigration a soulevé des questions sur le poids des langues, leur transmission au sein des familles et la richesse que constitue le plurilinguisme. Ainsi, 24 % des personnes ont un usage professionnel des langues de l’immigration, ce qui a été mis en perspective avec l’intérêt pour les échanges internationaux.
D’une manière plus générale, la prise en compte de la langue maternelle dans la construction de l’identité et des premières expériences du langage a été soulignée en ce qu’elle permet de construire la langue seconde sur le socle de compétences constitué à partir de la langue maternelle.
Quatre ateliers étaient proposés l’après-midi aux participants venus nombreux :
- Ecole et plurilinguisme : des ressources pour les enseignants ;
- Médias, nouvelles technologies et réseaux sociaux ;
- Politiques culturelles en Ile-de-France ;
- Des compétences linguistiques sur les marchés internationaux.
Ce dernier atelier interrogeait « en quoi les langues de l’immigration peuvent-elles représenter un potentiel dans une économie ouverte ». A partir d’expériences de tutorat d’étudiants (programme Best HEC) et de construction de projets professionnels d’étudiants bilingues, les intervenants ont illustré comment le plurilinguisme permet de développer des compétences socio-professionnelles autres qu’académiques. L’agilité, l’adaptabilité et la créativité ont été citées comme autant de compétences transversales, indispensables dans le cadre de relations interculturelles, de travail et d'échanges dans un contexte d’économie mondialisée.
Christine Barret-Labre
Tags : formation linguistique | langue | compétences professionnelles