Plan d’investissement dans les compétences : Amnyos recommande la création de réseaux de tiers de confiance

25 Septembre 2018

Plan d’investissement dans les compétences : Amnyos recommande la création de réseaux de tiers de confiance © Fotolia « Intégrer les situations de travail au cœur de la formation et reconnaître le rôle formateur de l’entreprise » : c’est l’une des recommandations du groupe Amnyos, dans un rapport mis en ligne ce mois de septembre.

Annoncé par le gouvernement en septembre 2017, le Pic (Plan d’investissement dans les compétences), doté de 14,6 milliards d’euros, a vocation à permettre à un million de jeunes décrocheurs et un million de chômeurs de longue durée de retrouver le chemin de l’emploi par le biais de la formation. Plus de la moitié des crédits de ce plan, d’une durée de cinq ans, devrait être déployée dans le cadre de conventions régionales. Des conventions d’amorçage ont d’ores et déjà été établies pour 2018, et doivent être prochainement suivies de conventions pluriannuelles pour la période 2019-2022.

Une batterie de mesures

Parmi ses recommandations, Amnyos propose d’« associer à la formation une garantie d’emploi  », en particulier dans les métiers en tension, d’« enrichir l’expérience formation en la couplant avec de l’aide à la recherche d’emploi » ou encore de « préparer les prescripteurs à la construction de parcours de formation en partant du potentiel des personnes au-delà de leurs expériences et formation ».

Appétence

Pour stimuler l’appétence des publics visés par le Pic, la mise en place d’une « batterie de mesures » est préconisée, notamment « la constitution et l’animation d’un réseau de tiers de confiance », tels les régies de quartier, les animateurs sportifs ou les travailleurs sociaux. La mise en place de partenariats spécifiques avec les départements sur l’accompagnement social et l’insertion est également suggérée.

Le rapport recense par ailleurs des initiatives régionales figurant dans les conventions État-régions 2018 sur le Pic : inclusion numérique en Nouvelle Aquitaine, action sur les besoins de recrutement des employeurs en Pays de la Loire, etc.

Un double écueil

Selon les auteurs, la mise en œuvre du Pic doit éviter un « double écueil » : celui d’une « confiance démesurée dans la liberté de chacun comme dans un système trop administré ». Si la dernière réforme de la formation, écrivent-ils, peut constituer un pas vers l’équilibre, elle « porte également en elle de nouveaux enjeux de sécurisation alors qu’elle ouvre possiblement la voie à un système massivement organisé autour de la relation contractuelle entre le titulaire du CPF (Compte personnel de formation) et un organisme de formation ».

Coordination

Une coordination de ce système avec le Service public régional de la formation et de l’orientation pourrait à cet égard « contrebalancer le risque de libéralisation excessive » du système de formation français. Le Conseil en évolution professionnelle, notamment, est envisagé comme pouvant potentiellement « jouer un rôle de ré-ancrage territorial des projets individuels ».

Télécharger le rapport

Aurélie Gerlach (Centre inffo pour Défi métiers)

 

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