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Dans le dernier numéro de la publication « Connaissance de l’emploi », le Centre d’études de l'emploi (CEE) aborde la question de la transmission des savoirs professionnels en situation de travail.
Enjeu important des politiques publiques actuelles ces dernières années, la transmission des savoirs professionnels en situation de travail mérite un décryptage, notamment pour combattre un certain nombre d'idées reçues. C'est précisément dans l'objectif de « déplacer le regard pour envisager ce processus en termes d’activité collective, interactive et multidimensionnelle » que le Centre d’étude de l’emploi (CEE) a choisi d'aborder cette thématique dans le numéro de mai 2016 de « Connaissance de l’emploi ».
Mieux répondre aux évolutions des entreprises
Depuis plusieurs années, la transmission des savoirs occupe une place importante dans les réflexions des pouvoirs publics et des partenaires sociaux. Alors que les pouvoirs publics ont déjà mis en oeuvre plusieurs textes structurants dans ce domaine, le CEE note que la reconnaissance de cette transmission suscite aujourd'hui un regain d’intérêt. « Les dispositifs de formation professionnelle, notamment pour les jeunes, ont de plus en plus souvent recours aux situations de travail comme moyen de formation en complément des temps scolaires », souligne Jeanne Thébault, l'auteur de la publication.
Si la transmission professionnelle semble plus que jamais nécessaire « pour répondre aux objectifs d’évolutions de plus en plus rapides au sein des entreprises », le CEE rappelle qu’il est important de « mieux comprendre la transmission professionnelle et les facteurs qui la favorisent ou l’entravent ». Cet exercice suppose « de prendre quelques distances avec son caractère d’évidence et de passer par la compréhension de l’activité réelle de travail et du contexte concret dans lequel elle se réalise. »
Plusieurs recommandations
Afin de penser différemment cette transmission des savoirs, le CEE propose 6 « déplacements » de pensée à opérer par rapport aux croyances :
- passer du transfert de savoir automatique par simple côtoiement à une activité co-élaborée au fil du temps, articulée avec l’activité du travail ;
- passer de la séparation des générations (les jeunes d’un côté, les seniors de l’autre) à une diversité des parcours ;
- aller de « l’ancien apprend au nouveau » vers l’« enrichissement réciproque » ;
- oublier le binôme pour favoriser un collectif de travail ;
- penser davantage en termes de savoirs professionnels qu’en termes de savoirs techniques ;
- se concentrer davantage sur les conditions d’organisation plutôt que sur les caractéristiques individuelles.
Il est donc indispensable de favoriser « une réflexion sur les conditions favorables à réunir pour soutenir son déploiement », plutôt qu’une « recherche de modalités de prescription de plus en plus précises. »
Télécharger « Connaissance de l'emploi » n°130, mai 2016
Christophe Lacôte
Tags : formation professionnelle