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Les actions proposées dans le cadre du BOP 104 visent l'orientation et le suivi des primo-arrivants et réfugiés, grâce à des parcours articulés et une ingénierie de réseaux.
Le 11 avril, la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) de Paris a invité les acteurs parisiens de l'intégration à participer à une réunion de concertation à la Préfecture de Paris et d'Ile-de-France. L'objectif était de réfléchir collectivement aux modalités d'une articulation optimale entre la première formation linguistique du Contrat d'intégration républicaine (CIR) et l'offre territoriale financée sur les crédits départementaux du programme 104.
Les échanges ont porté sur différents points :
- les modalités d'orientation des primo-arrivants et réfugiés non lecteurs/non scripteurs vers les parcours d'alphabétisation/insertion proposés dans le cadre de l'appel à projets départemental 2018, et répondant au cahier des charges afférent à l'alphabétisation en français ;
- le repérage et les outils d'évaluation des réfugiés non lecteurs/non scripteurs, au sein des centres d'hébergement d'urgence parisiens ;
- les modalités d'orientation des primo-arrivants n'ayant pas atteint le niveau A1 au sortir de la première formation réglementaire, vers l'offre sociolinguistique et à visée professionnelle disponible à Paris ;
- les modalités d'orientation des primo-arrivants vers les plateformes d'accès aux droits et de médiation sociale en direction des étrangers ;
- le développement d'une ingénierie d'orientation et de suivi visant à renforcer les parcours ;
- le rôle des permanences du Réseau EIF-FEL, des services publics de l'emploi (Missions locales, Pôle emploi) et des outils de cartographie (Défi métiers, Réseau Alpha) mis en évidence dans l'ensemble de cette articulation.
Un constat partagé
La DDCS a dressé un constat à partir d’un schéma présentant les relations entre Ofii et le Service public de l’Emploi, en articulation notamment avec le dispositif OEPRE (Ouvrir l'école aux parents pour la réussite des enfants) et le réseau EIF-FEL. Il apparaît que Paris est bien « outillé » pour orienter les publics primo-arrivants vers l’offre linguistique parisienne financée dans le cadre du Bop 104, orientée vers les publics non lecteurs, non scripteurs, non communicant en français, ayant des besoins de soutien social et administratif.
La Mairie de Paris a contribué à cet état des lieux avec la présentation de l’offre d’apprentissage du français à Paris, incluant les dispositifs Ville, Région, Département, réfugiés.
Les participants se sont montrés mobilisés pour activer d’autres parcours pour une meilleure fluidité entre l’Ofii et cette offre, notamment les formations à visée professionnelle.
Des pistes de collaboration
La dynamique de travail parisienne permet dès à présent de dégager des pistes d'évolution : orientation du public n’atteignant pas le niveau A1, sorties du premier parcours de formation CIR, vers le réseau EIF-FEL ; partage des tests d’évaluation finale, voire initiale, entre les auditeurs de l’Ofii et les évaluateurs du réseau ; sensibilisation des acteurs de l’insertion par l'activité économique et des entreprises sur l’accueil des réfugiés ; articulation des parcours de formation avec les structures d’accompagnement social et administratif.
Enfin, la question essentielle a porté sur l’ingénierie de parcours, qui passe par le partage ou la création d’outils, des procédures et formations communes et un travail régulier entre acteurs au service de l’insertion professionnelle. Des réponses sont proposées : accompagnement global par les missions locales, Conseil en évolution professionnelle, connaissance de l’intégralité de l’offre de formation (entreprises, certifications, etc.).
La proposition d’une ingénierie de réseaux a retenu l’attention de tous. Un groupe de travail restreint est chargé de faire des propositions reliant réseau, parcours et gouvernance.
Christine Barret-Labre
Tags : cartographie | primo-arrivant | formation linguistique | français | migrant