Neuf Ecoles de la deuxième chance ouvriront d’ici 2022 en France

02 Juillet 2018

© Fotolia Les 20 ans de l’Ecole de la deuxième chance ont été célébrés ce jeudi 28 juin à Marseille. La ministre du Travail a promis que 6 000 jeunes supplémentaires bénéficieront de ce dispositif dans les prochaines années.

Pour le vingtième anniversaire du réseau des Ecoles de la deuxième chance (E2C), Murielle Pénicaud a annoncé une extension progressive du dispositif. Aujourd’hui, 51 établissements accueillent des stagiaires de 18 à 25 ans, sans diplôme, ni qualification. D’ici 2022, neuf nouvelles écoles ouvriront en France. « Nous allons étendre la capacité d’accueil. Grâce au Plan d’investissement dans les compétences (Pic) destiné aux jeunes décrocheurs et aux demandeurs d’emploi, 6 000 jeunes de plus seront accueillis », a indiqué la ministre du Travail. Une idée reprise par Renaud Muselier. Le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur se dit prêt à signer le Pic. « Je souhaite que dans ce dispositif soit inscrite l’Ecole de la deuxième chance, affirme-t-il. Nous avons déjà des projets dans le Var et bientôt dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Vaucluse et les Alpes-Maritimes. » Un des nouveaux sites se trouvera également à Marseille et ouvrira à la rentrée 2019 pour former 400 stagiaires.

Une idée d’Edith Cresson

C’est ici que tout a commencé en 1998 dans le nord de la ville. À l’époque commissaire européenne à l’éducation, Edith Cresson avait proposé au maire, Jean-Claude Gaudin, d’installer sur sa commune une Ecole de la deuxième chance. Son idée : insérer en moins d’un an dans la vie professionnelle des jeunes adultes sans diplôme. Ce jeudi 28 juin, l’ancienne Première ministre est revenue à Marseille pour souffler les 20 ans de l’école toujours installée dans le quartier Saint-Louis. « La première des inégalités, c’est la connaissance », a rappelé Edith Cresson dans son discours. Mais à l’Ecole de la deuxième chance, personne ne parle de cours, mais plutôt d’atelier ou de séquence. Il s’agit de s’adapter aux acquis et aux rythmes de chacun. « Tout le monde ne fait pas forcément la même chose en même temps, explique un professeur de mathématiques. Chaque jeune a un niveau différent, un objectif différent ».

Réparer un échec scolaire

Il faut aussi parfois faire table rase du passé. Cela commence par acquérir les bases académiques et le savoir-être comme « dire bonjour ou enlever sa casquette », explique un directeur de l’école de Clermont-Ferrand. Cela demande aussi un effort de réorientation. « Avant d’arriver ici après un échec scolaire, nos élèves avaient quand même eu de l’ambition, raconte Max Delfino, le directeur pédagogique de l’école de Marseille. À cause de mauvaises notes, ils vont vers des CAP qu’ils n’ont pas choisis ». Voilà pourquoi une deuxième ou une troisième chance peut être utile et efficace. 15 000 jeunes sont formés chaque année dans un de ces établissements en France avec un taux de réussite supérieur à 60 %.

David Aussillou (Centre Inffo pour Défi métiers)

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