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Les métiers de la rééducation, de niveau Bac +3 et plus - masseur-kinésithérapeute, pédicure-podologue, ergothérapeute, etc. - attirent toujours plus de candidats et assurent aux diplômés une situation de quasi plein emploi.
Entre 2007 et 2017, le nombre de diplômés a augmenté chaque année de 6 % portant le nombre de professionnels exerçant en France à 121 000 en 2019 quand ils n’étaient que 68 000 en 2000. Les masseurs-kinésithérapeutes sont les plus nombreux (89 000) mais ce sont les ergothérapeutes qui ont vu leurs effectifs augmenter le plus (+224 % depuis 2000) pour atteindre 13 000 praticiens en 2019.
La profession de masseur-kinésithérapeute nécessite la formation la plus longue (Bac +5). Les candidats doivent valider une première année universitaire en santé ou sport, puis passer un concours pour entrer dans un institut de formation en masso-kinésithérapie, où la formation dure quatre ans (contre trois ans avant 2015).
Les ergothérapeutes et les pédicures-podologues sont titulaires d’un diplôme d’Etat obtenu au sein d’un institut spécialisé avec une entrée sur concours après le Bac. La formation dure trois ans.
Enfin, les orthoptistes doivent décrocher un certificat de capacité délivré en trois ans par un institut de formation rattaché à une unité de formation et de recherche de médecine. L’entrée se fait également sur concours après le Bac.
Une insertion professionnelle rapide
Malgré des études très sélectives, le nombre de diplômés de ces professions augmente fortement. Pour les masseurs-kinésithérapeutes (+64 % de diplômés depuis 2007), cette hausse s’explique en partie par une augmentation du nombre de places disponibles (+55 %), car la profession est soumise à un quota d’installation. Quant aux ergothérapeutes, la hausse du nombre de diplômés (+170 % depuis 2007) est en relation avec l’augmentation des lieux de formation, puisque la France comptait en 2018 vingt-cinq lieux habilités, contre neuf seulement en 2011. Parmi ces nouveaux professionnels, les femmes sont surreprésentées (63 % des diplômés). Elles sont même plus de 80 % des effectifs sortant des écoles d’orthoptie et d’ergothérapie.
Enfin, ces métiers se caractérisent par un accès très rapide au premier emploi. En 2013, 93 % travaillaient trois mois après leur diplôme. Un taux d’insertion bien meilleur que celui des diplômés de même niveau (hors santé) (67 %). Ces diplômés des métiers de la rééducation semblent également peu concernés par le chômage. Fin 2018, les demandeurs d’emploi ne représentaient que 2,1% du total des professionnels en activité (2560 inscrits à Pôle emploi). Dans les quatre professions, les ergothérapeutes sont les plus touchés par le chômage (6,2 %). Seulement 1,2 % des pédicures-podologues et 1,6 % des masseurs-kinésithérapeutes sont inscrits à Pôle emploi. Toutefois, les effectifs de masseurs-kinésithérapeutes semblent augmenter plus vite que la demande en soins de la population. Ce qui pourrait, dans les prochaines années, affecter leur insertion dans l’emploi.
Pour en savoir plus, télécharger l'étude.
Sarah Nafti (Centre Inffo pour Défi métiers)
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