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Destiné aux collaborateurs de SNCF Réseau, le centre de formation continue basé en Seine-Saint-Denis a fait de la modularisation de son offre une marque de fabrique.
Il y a tout juste 10 ans, le groupe SNCF créait un centre de formation continue dédié aux collaborateurs d’Inexia, une société d’ingénierie crée par le groupe ferroviaire en 2006 afin de répondre à l’ouverture à la concurrence de l’ingénierie ferroviaire. Baptisée l’Université de l’Ingénierie, elle forme aujourd’hui, chaque année, avec ses 50 formateurs permanents et une centaine d’intervenants, près de 3500 techniciens, ingénieurs et managers en provenance, très majoritairement de SNCF Réseau, l’une des filiales de la SNCF créée en 2015 à la suite du regroupement des personnels de Réseau Ferré de France (RFF), de SNCF Infra et de la Direction de la Circulation ferroviaire (DCF).
Modularisation des programmes de formation
« Nous gérons 4 grands domaines. Le management de projet, l’ingénierie, les systèmes de transport et les expertises métiers », explique Pierre Gibbe, lui-même formateur, un pur « cheminot » qui en a pris la direction il y a un an et demi. Dès ses débuts, l’université, basée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à proximité d’autres campus SNCF s’est positionnée comme un laboratoire d’innovation pédagogique, aussi bien dans les outils que dans les formats proposés. « L’un de nos partis-pris initiaux dès 2012 fut la modularisation des programmes de formation par sujet et par niveau. Cela est devenu la norme aujourd’hui, mais cela ne l’était absolument pas à l’époque », assure Pierre Gibbe dont les équipes pédagogiques ont conçu un outil d’auto-positionnement (« Ludic ») sous la forme d’un questionnaire en ligne destiné aux (futurs) stagiaires.
Mix présentiel et digital
Composé de dix questions, il permet à ses derniers de s’orienter vers la formation et le niveau correspondant à leurs besoins et ainsi « éviter des erreurs d’aiguillage » plaisante Pierre Gibbe. S’agissant du mix présentiel et digital, adopté depuis de nombreuses années à l’Université de l’Ingénierie, il repose sur la plateforme LMS MonCap®. Cette dernière accompagne le stagiaire avant, pendant et après la formation avec la possibilité pour ce dernier d’avoir accès à l’ensemble des formations qu’il a suivies avec des contenus enrichis (ex : vidéos) mais aussi d’échanger avec son formateur plusieurs mois après la formation si nécessaire.
Réalité virtuelle
Par ailleurs, le recours à la réalité virtuelle en mode collaboratif est régulièrement utilisé. « Nous développons en ce moment un module dédié à la vérification du fonctionnement des passages à niveaux ou à leur réparation. L’espace virtuel permet de se former efficacement, en toute sécurité, avant de se rendre sur le terrain », explique Pierre Gibbe. Dans quelle mesure la crise sanitaire et le confinement ont-ils influés sur la transformation digitale de l’Université de l’ingénierie ? « Cela l’a considérablement accéléré. Dès le confinement, nos équipes ont mis les bouchées doubles sur la digitalisation. Aujourd’hui 50 % de nos modules sont proposés en distanciel, le plus souvent sous le format d’une classe virtuelle et de sous-groupe afin de conserver la dynamique collective », poursuit-il. Après une réouverture des locaux en juin, l’Université vient à nouveau de basculer en « 100 % distanciel » en raison des nouvelles contraintes sanitaires, et ce, jusqu’à la fin du premier semestre 2021.
Eric Delon (Centre Inffo pour Défi métiers)
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