L’INA forme de jeunes décrocheurs aux métiers de l’audiovisuel

22 Mars 2021

L’INA forme de jeunes décrocheurs aux métiers de l’audiovisuel © Fotolia Cent Franciliens de 17 à 25 ans, dont la moitié ayant décroché du système scolaire, ont rejoint la 1ère promotion de la Classe Alpha pour se former aux métiers de l’audiovisuel. Ce parcours est soutenu par la Région Ile-de-France dans le cadre du Pic.

Sur le plateau télé, derrière les caméras et en régie, tout est prêt pour lancer l’interview de Valérie Pécresse. Mercredi 10 mars, dans les locaux de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne), la présidente de la Région Ile-de-France répond aux questions des étudiants de la première promotion de la Classe Alpha. Un exercice grandeur nature auquel les jeunes de 17 à 25 ans inscrits à ce cursus d’un an sont déjà habitués. Depuis la rentrée en octobre 2020, ils enchaînent ateliers et mises en situations réelles pour découvrir les métiers techniques de l’audiovisuel. Cet apprentissage par la pratique est une des spécificités de ce parcours à vocation inclusive, accessible sans condition de diplôme.

Mixité sociale et pédagogie centrée sur la pratique

Sur les 100 étudiants de cette première promotion, 50 ont eu un parcours scolaire chahuté et n’avaient pas les prérequis pour intégrer une école supérieure. C’est le cas d’Auriane, 22 ans, qui a arrêté ses études avant le bac et qui envisage, après cette année de découverte, de « passer un DAEU » [ 1 ] avant de « poursuivre des études de cinéma ».

Cette ouverture sociale de l’école supérieure de l’INA a débuté en 2016 par le jumelage de l’établissement public avec le quartier de Bois l’Abbé, classé zone de sécurité prioritaire, afin d’initier des jeunes à l’audiovisuel. « Nous avons souhaité aller plus loin en créant un cursus centré sur l’insertion professionnelle accessible à des jeunes n’ayant pas le bac », explique Laurent Vallet, PDG de l’INA.

Contribution de la Région

L’initiative s’est concrétisée à la suite d’un appel à projets lancé par la Région Ile-de-France dans le cadre du Pacte régional d’investissement dans les compétences (Pric). Le Conseil régional contribue à l’opération à hauteur d’un million d’euros sur un budget total de 3,6 millions. L’INA, qui finance quasiment les deux tiers de l’opération, a obtenu par ailleurs le soutien de plusieurs autres partenaires [ 2 ].

Pour faire connaitre la Classe Alpha à un public qui n’aurait pas spontanément frappé à sa porte, INA Sup s’est appuyée sur les Missions locales du Val-de-Marne pour organiser des ateliers de découverte de la Classe Alpha, qui se sont poursuivis à distance pendant le premier confinement. A l’issue de ces actions d’information, plus de 140 candidatures ont été examinées.

Poursuite d’études ou entrée dans la vie active

« L’objectif de la première partie du programme – d’octobre à mai – est de leur faire découvrir par la pratique les métiers de l’audiovisuel afin qu’ils puissent ensuite s’orienter en toute connaissance de cause », explique Pierre Michel, directeur de la Classe Alpha. Après ce tronc commun, les étudiants ont le choix entre deux parcours distincts, l’un visant une poursuite d’études avec des enseignements plus académiques, l’autre une insertion directe dans la vie professionnelle après obtention d’un des certificats INA de compétences métiers (CICM). Tout au long de leur cursus, les jeunes bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour les aider à construire leur projet professionnel et à trouver un futur employeur, précise Pierre Michel.

Vers un futur campus de l’audiovisuel

La Région s’est engagée « à faire grandir la Classe Alpha », une initiative qui aura d’autres prolongements à l’avenir. Ce parcours doit en effet s’inscrire dans un projet plus vaste de création d’un pôle audiovisuel de l’Est francilien intégrant un campus des métiers qui s’appuiera sur l’expertise de l’INA en matière de formation initiale et continue. La présidente de la Région Île-de-France souhaite y tisser des liens étroits avec les entreprises du secteur et y créer, entre autres, des écoles de production.

Estelle Durand (Centre inffo pour Défi métiers)

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