L'évolution des métiers en France depuis 30 ans

20 Février 2017

© Fotolia La Dares vient de publier une analyse de l’évolution des métiers en France depuis 30 ans. Le nombre d’emplois a progressé de 3,4 millions pour atteindre 25,8 millions, portés principalement par le secteur tertiaire.

Les métiers du tertiaire, qui représentaient 65 % des emplois au début des années 1980, ont connu la plus forte hausse pour atteindre 77 % trente ans plus tard, avec en tête :

  • Les métiers du domaine de la santé, de l'action sociale, culturelle et sportive (+ 1,35 million d'emplois) ;
  • Les métiers des services aux particuliers (+ 1,03 million d'emplois) ;
  • Les métiers du commerce (+ 655 000 emplois).

Le fort développement des professions médicales et de services à la personne fait écho à l’évolution démographique (vieillissement de la population, niveau de fécondité élevé) ainsi qu’aux politiques publiques visant à favoriser l’embauche dans ces domaines.

Les métiers industriels ont perdu près d'un quart de leurs emplois (sous l’effet de l’automatisation des procédés de production et de la concurrence extérieure) et les métiers de l’agriculture près de la moitié. Les effectifs de techniciens et cadres de l'agriculture ont progressé au détriment des agriculteurs et éleveurs indépendants, les formes sociétaires se développant au contraire des exploitations individuelles.

Enfin, si le secteur de la construction a peu évolué en trente ans en termes de volumétrie, la structure des métiers a elle beaucoup changé. Le développement croissant des exigences, normes de sécurité, d’accessibilité et de qualité de construction, a entraîné la complexification des chantiers, nécessitant une montée en compétences.

Les métiers qualifiés les plus dynamiques

De manière générale, la plus forte progression de l'emploi s'observe dans les métiers les plus qualifiés, notamment chez les cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que les professions intermédiaires et dans une moindre mesure, au sein des métiers d’ouvriers qualifiés. On ne peut toutefois pas conclure à un recul généralisé de l’emploi peu qualifié qui serait dû au progrès technique. Il faut aussi considérer le caractère « automatisable » du métier, pouvant conduire à une mécanisation des processus de production. Ainsi, les métiers peu qualifiés de services, ne présentant pas ce caractère, ont connu une croissance.

L’augmentation du niveau de qualification trouve grandement son explication dans la forte progression de l’accès aux études supérieures pour les nouvelles générations. A titre d’exemple, les diplômes du supérieur (bac + 3 ou plus), relativement rares au début des années 1980, sont désormais détenus par 20 % des personnes en emploi. Les niveaux de diplômes des jeunes étant beaucoup plus élevés quel que soit le métier, on observe une modification des « normes de qualification ».

Téléchargez l'étude de la Dares n°003, janvier 2017

Fabio  Dupont

Tags : Dares | métier | évolution de l'emploi