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Le Céreq vient de publier une enquête croisée auprès de 4 500 entreprises et 16 000 salariés, conduite en 2015. Si les salariés les moins qualifiés expriment l'envie de se former, il apparaît qu’ils concrétisent nettement moins de demandes de formations…
L’enquête présente les premiers résultats de la première vague d’interrogation des salariés du Dispositif d’enquêtes sur les formations et les itinéraires des salariés (Defis), initié par le Copanef, réalisé par le Céreq, soutenu par le CNEFP (Conseil national d’évaluations de la formation professionnelle) et le FPSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels). Il permet de comprendre le parcours d’apprentissage des salariés par le contexte professionnel, en prenant en compte le contexte organisationnel et l’activité.
Selon l’enquête, environ les deux tiers des salariés souhaitent se former dans les cinq années à venir, une proportion qui varie assez peu selon le niveau de qualification. Toutefois on remarque des besoins et des aspirations professionnelles variables : les moins qualifiés souhaitent plus souvent trouver un autre emploi ou changer d’entreprise, quand les cadres et professions intermédiaires voient davantage dans la formation continue un levier pour « concrétiser leurs opportunités de carrière ».
31 % des salariés ont effectué une demande de formation l’année précédant l’interrogation. Cette proportion présente de fortes disparités selon les niveaux de qualification : 19 % des ouvriers (qualifiés et non qualifiés) pour 50 % des cadres. Ces écarts sont également observés pour l’accès à la formation. Ainsi, 56 % des cadres et 22 % des ouvriers non qualifiés ont suivi une ou plusieurs formations au cours des 18 mois précédant l’interrogation.
Le Céreq insiste sur le rôle des entreprises dans l’accompagnement des salariés, précisant que « certaines pratiques sont ainsi favorables à l’expression de la demande de formation », notamment celles qui permettent des échanges à la fois « personnalisés (entretiens avec la hiérarchie consacrée à la formation) et encadrés par des décisions collectives ».
Aussi, la dernière réforme de la loi du 5 mars 2014 visant à rendre le salarié « acteur de son évolution professionnelle » doit permettre d’accompagner davantage les salariés avec des dispositifs tels que le CEP ou le CPF. Il reste à observer si ces dispositifs génèreront une meilleure articulation entre les aspirations des salariés, notamment les moins qualifiés et les possibilités réelles de formation. L’enquête Defis, qui met en relation les pratiques de formation des entreprises avec les parcours professionnels de leurs salariés, prévoit un suivi pour une durée de cinq ans et pourra ainsi apporter de nouveaux éléments de réponse en 2019.
Télécharger Céreq Etudes n°13, juillet 2017
Jonathan Singaye
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