Les salariés face aux changements de conditions de travail au fil de leur vie professionnelle

14 Octobre 2015

Les salariés face aux changements de conditions de travail au fil de leur vie professionnelle © Fotolia Comment les changements de conditions de travail s’inscrivent dans les itinéraires professionnels, tel est l’objet de l’enquête Santé et itinéraires professionnels (SIP) publiée par le CEE.

Les évolutions à long terme des conditions de travail sont régulièrement étudiées. La spécificité de cette enquête réalisée par le Centre d'études de l'emploi (CEE), conjointement avec la Drees et la Dare, est d’examiner avec quelles fréquences certaines contraintes de travail s’accentuent ou s’atténuent à l’occasion de ces changements.

La définition des « changements de conditions de travail » repose sur la base des déclarations des individus enquêtés et ces variations doivent avoir été suffisamment importantes et repérables pour être datées par ceux-ci.

L’observation issue de l’enquête permet de construire une typologie en six classes, décrivant les configurations principales de changement des conditions de travail.

Les changements de type 1 « intégration » s’insèrent le plus souvent dans des trajectoires ascendantes et/ou des parcours qui se stabilisent ; à l’issue du changement, le salarié se sent reconnu et reçoit en retour des rétributions.

Les changements de type 2 « relégation » se caractérisent par l’entrée dans les compétences qui sont mal employées, le travail non reconnu et les mauvaises relations avec les collègues. A la sortie, aucune amélioration des conditions de travail n’est constatée, laissant place à une forme de déclassement professionnel. Les professions intermédiaires sont les plus touchées avec une sur-représentation des femmes.

Les changements de type 3 « intensification » sont marqués par des entrées sous pression dans le travail et s’accompagnent d’une promotion et d’une trajectoire sociale ascendante. Ils touchent essentiellement les cadres.

Les changements de type 4 « retrait » vont de pair avec les sorties du travail sous pression.

Les changements de type 5 « pénibilité accrue » présentent les caractéristiques d’une transformation néfaste des conditions physiques de travail (travail de nuit, répétitif, physiquement exigeant, ou exposé à des produits toxiques). Les ouvriers et, corrélativement, les hommes, sont sur-représentés.

Dans les changements de type 6 « mise à l’abri », les individus sortent relativement souvent des situations difficiles citées ci-dessus.

De manière générale, on constate que l’incidence d’un « changement » diminue avec l’âge, mais que l’incidence augmente au fil des époques, à tous les âges. L’évolution des techniques et des organisations est une des explications possibles.
L’accélération des changements est significative dans les types  3 et 4, alors le type 1 est en fort recul.

Pour en savoir plus : Connaissance de l’emploi n°124, septembre 2015

Céline Desserre

 

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