Les prépas apprentissage sur les rails

25 Septembre 2018

Les prépas apprentissage sur les rails © Jeunes d'avenirs Muriel Pénicaud a annoncé le lancement d’un appel d’offres pour les « prépas apprentissage ». Les 965 centres de formation d’apprentis (CFA) du territoire national pourront y répondre dès octobre.

Ce dispositif, qui pourrait être effectif en janvier 2019, est conçu pour donner aux futurs apprentis les connaissances et compétences requises pour travailler en entreprise (savoir-faire de base et savoir-être). « Il n’y a pas de fatalité au chômage des jeunes », a précisé la ministre du Travail lors de sa visite au salon Jeunes d’avenirs le 18 septembre à Paris. Convaincue que la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel fournit « les instruments », elle a appelé à la « mobilisation collective, pour lever cette chape de plomb qui existe depuis vingt ans ».

Des mesures pour changer

Pour Muriel Pénicaud, qui a rencontré plusieurs acteurs de l’emploi ou de l’orientation sur le salon et quelques jeunes intimidés, qu’il y ait « en 2018, encore 1,3 millions de jeunes qui ne se projettent pas dans l’avenir, c’est juste de la folie, une aberration sociale ». Elle a rappelé quelques-uns des dispositifs présents dans sa loi pour y remédier : l’apprentissage simplifié, modularisé et étendu jusqu’à 30 ans, les journées d’information sur les métiers pour les élèves de la 4e à la 1re, la mise en place de référents handicap dans les CFA, etc.

L’endroit est pertinent : le salon Jeunes d’avenirs, créé en 2013 par le groupe AEF Info, rassemble les acteurs publics et privés de la formation et de l’emploi (missions locales, Opca, branches, collectivités, entreprises, Défi métiers, etc.). Les jeunes de 16-25 ans peuvent y trouver des offres d’emploi (30 000, selon les organisateurs, déposées sur la plateforme, mais aussi un « Parcours de la réussite » animé par des professionnels RH bénévoles, un espace « Comprendre les dispositifs » ou des coachs pour retrouver confiance en soi.

Des réalités qui résistent

Ainsi, le dispositif d’accompagnement Reviens te former animé par l’Onisep, qui oriente les décrocheurs identifiés par l’Éducation nationale. « Ce service a pris de l’ampleur en 2016, estime Aude Lehanneur, superviseur de Mon orientation en ligne, quand le ministère nous a demandé de le reprendre » [1]. Les conseillers Onisep contextualisent la demande, orientent vers les services académiques d’orientation et accompagnent dans les démarches. Le numéro vert a déjà reçu près de 10 000 appels. « Le travail d’écoute est essentiel, pour ce public compliqué à capter », souligne Aude Lehanneur.

Cabossé

Le cofondateur d’un organisme de formation, bénévole sur l’espace Parcours de la réussite, interpelle la ministre, confronté à la situation d’un jeune homme « cabossé » : « Comment faire pour aider ce jeune homme, qui a de l’expérience et besoin qu’on lui fasse confiance ? ». Pour Muriel Pénicaud, la confiance est le maître-mot. Elle pense que le changement culturel est à l’œuvre et que chacun va se mobiliser : « Les Jeunes d’avenir, c’est un pléonasme, il faut leur redire qu’on a besoin d’eux ».

Christelle Destombes (Centre inffo pour Défi métiers)

(1) Site de l’Etat, des partenaires sociaux et des régions, administré par Centre Inffo, Orientation pour tous aide les individus à s’orienter professionnellement tout au long de leur vie.

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