© Fotolia
La lutte contre l’exclusion et la pauvreté des jeunes ne se fera pas sans les Missions locales. Le réseau associatif qui œuvre au quotidien pour l’insertion des moins de 26 ans bénéficiera pour ce faire de moyens.
C’est le message adressé par deux représentants de l’Etat à l’occasion de l’assemblée générale de l’Union nationale des Missions locales (UNML). Seule ombre au tableau dans les relations constructives nouées entre le réseau et l’Etat : le refus des membres de l’UNML de participer à toute expérimentation de fusion au sein de Pôle emploi.
En première ligne
Les Missions locales seront un acteur majeur de la stratégie nationale de prévention et de lutte présentée par Emmanuel Macron. Soulignant l’expertise du réseau associatif en matière d’insertion des jeunes de moins de 26 ans, Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, a précisé que les Missions locales feront partie du service public de l’insertion que veut construire le président de la République. Un appel à la mobilisation qui répond aux attentes du réseau.
De nouveaux moyens
Parmi les mesures prévues dans le cadre de la lutte contre la pauvreté figure notamment la création à partir de 2020 d’une obligation de formation jusqu’à 18 ans. Ce qui suppose d’être en mesure d’identifier les mineurs décrocheurs dont le nombre est évalué aujourd’hui à 60 000 avec un flux annuel d’environ 20 000. A partir de 2020, 20 millions d’euros supplémentaires seront alloués aux Missions locales pour le repérage de ces jeunes. Et un appel à projets sur ce thème est lancé dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences (Pic). Ce vaste plan va aussi financer un million de formations pour les jeunes les plus éloignés de l’emploi. Les Missions locales bénéficieront par ailleurs des moyens supplémentaires alloués au Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) et à la garantie jeune (100 000 par an). Les financements versés dans le cadre du Pacea atteindront les 100 millions d’euros d’ici trois ou quatre ans et dès 2019, 48 millions d’euros y seront consacrés, précise Olivier Noblecourt.
Cadre de travail simplifié
Carine Chevrier, déléguée générale de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) a confirmé que les Missions locales seraient très sollicitées dans les trois ou quatre ans à venir. Sur le plan opérationnel, elles s’appuieront à partir de 2019 sur une nouvelle Convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) et évolueront dans un cadre de travail simplifié, puisque le délégué ministériel aux Missions locales sera à l’avenir intégré au sein de la DGEFP, a précisé Carine Chevrier. La déléguée générale a par ailleurs salué les travaux du réseau ayant abouti à un cadre commun de référence de l’offre de services des Missions locales. Adopté lors de l’assemblée générale, ce document précise le fonctionnement des Missions locales et détaille les prestations que chaque entité se doit d’assurer sur le terrain.
Non à toute fusion
Seule ombre au tableau dans les relations constructives tissées entre l’Etat et le réseau : la possibilité évoquée dans le rapport Cap22 de fusionner des Missions locales au sein de Pôle emploi. Ces rapprochements ne pourraient se faire qu’à titre expérimental à l’initiative des élus locaux, a précisé Carine Chevrier. Mais les Missions locales s’y opposent fermement. Lors de l’assemblée générale, les membres de l’UNML ont adopté une motion formalisant leur refus de participer à toute expérimentation de fusion. « Nous sommes prêts à continuer à travailler toutes les formes de coopération sur le territoire, mais la coopération ne peut pas commencer par un assujettissement », précise Jean-Patrick Gille.
Estelle Durand (Centre Inffo pour Défi métiers)
Tags : mission locale | Pôle emploi | Pic | pauvreté