© Pixabay
La moitié des formations en alternance offertes pour la rentrée 2019 sont encore non pourvues. En conséquence, le Centre de formation des métiers de l’aérien (Afmaé) a décidé de mener une politique offensive à destination des adultes.
Encore 450 places disponibles, soit environ la moitié des formations en alternance offertes pour la rentrée 2019. Mardi 19 mars, l’Afmaé (Centre de formation d'apprentis - CFA - des métiers de l’aérien), le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) et la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) ont lancé un appel aux talents. Avec une nouvelle cible : les personnes en reconversion ou à la recherche d’un emploi.
Les métiers de la gestion de la relation client, notamment les agents d’escale, mais aussi les métiers très techniques, comme ceux de câbleur, ou d’ajusteur… le secteur aéronautique présente de gros besoins et rencontre une pénurie de candidats dans bon nombre de professions. Plusieurs raisons à cela. D’abord, côté pré-requis, une bonne pratique de l’Anglais fait souvent défaut et conduit nombre d’entreprises à écarter des postulants. Ensuite, précise Muriel Caristan, déléguée générale de l’Afmaé, "la croissance des besoins en emplois est tirée par les prévisions de la hausse du trafic". Enfin, ces professions ont perdu de leur pouvoir de séduction et font moins rêver qu’auparavant, comme le déplore Christine Pelliet, responsable du sourcing au CFA Afmaé : "L’attractivité aujourd’hui ne suffit plus à combler les besoins des entreprises".
Une politique offensive
Face à cela, le CFA mène une politique offensive et propose trois mesures complémentaires. D’abord, elle lance un programme Erasmus +, pour former des jeunes, dont le profil s’avère intéressant, mais qui doivent, avant de l’intégrer, parfaire leur niveau en Anglais. Ensuite, le CFA veut ouvrir ses portes de plus en plus largement à des publics jusqu’alors inhabituels pour lui : les adultes qui veulent se reconvertir ou qui sont à la recherche d’un emploi. Deux Certificats de qualification professionnelle (CQP) sont en particulier concernés, l’un technique en métallurgie, l’autre pour former des personnels navigants commerciaux, ou des agents d’escale. "Ces certificats ont été développés en suivant les besoins des entreprises, pointe Muriel Caristan, qui dans certains cas trouvent plus facilement des candidats qui leur conviennent au sein d’un public mature en formation continue plutôt que parmi des jeunes en formation initiale".
Le coût contrat, mesure positive
Dernier outil pour attirer les talents : le nouveau centre de formation qui va ouvrir ses portes pour cette rentrée, à Bonneuil-en-France, avec la volonté de s’installer près des bassins d’emploi des entreprises du secteur. En dépit des difficultés de recrutement, le CFA des métiers de l’aérien affiche sa sérénité face à son financement fondé sur le coût contrat prévu par la loi du 5 septembre dernier. "C’est une mesure positive, estime Muriel Caristan, sa directrice. Ca ira très bien si nous obtenons des effectifs suffisants". Les estimations en cours des coûts lui semblent correspondre au prix réel des formations dispensées par le CFA.
Sophie Massieu (Centre Inffo pour Défi métiers)
Tags : métier de l'aérien | CFA | adulte | reconversion professionnelle