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Particulièrement touchés par la crise de 2008, les jeunes d’origine maghrébine connaissent un accès à l’emploi plus difficile que les Français d’origine.
Une note d'analyse publiée en décembre 2015 par le Cereq montre que les jeunes issus de l’immigration maghrébine présentent en moyenne de plus faibles niveaux de formation initiale et sont plus nombreux à sortir du système scolaire sans aucun diplôme. Ces inégalités de niveaux de diplômes peuvent s’expliquer par les origines socioéconomiques et la ségrégation résidentielle dont sont victimes ces jeunes : 40 % sont enfants d’ouvriers et 23 % résident en ZUS contre respectivement 12 % et 4 % pour les jeunes Français d’origine.
Les jeunes d’origine maghrébine sont également sous-représentés dans la filière apprentissage.
Une durée de chômage plus longue
Les jeunes issus de l’immigration maghrébine connaissent en moyenne près de 27 mois de chômage durant leurs sept premières années de vie active contre moins de 11 pour les jeunes français d’origine. Ils mettent plus de 11 mois en moyenne avant d’obtenir un premier emploi.
Les jeunes originaires d’Europe du Sud mettent quant à eux six mois pour accéder à leur premier emploi et ont de meilleures trajectoires d’entrée dans la vie active avec un nombre de mois en emploi plus élevé.
Les écarts augmentent sur la durée d’accès à un emploi à durée indéterminée (EDI) : 24 mois en moyenne pour les jeunes descendants d’immigrés, contre 14 mois pour ceux originaires d’Europe du Sud.
Une qualité de l’emploi moindre
Les disparités sont également visibles dans les caractéristiques des emplois. La notion de qualité de l’emploi s’appuie ici sur les indicateurs mobilisés dans la littérature internationale du BIT*, de la Commission européenne, etc. à savoir : les conditions de travail, les rémunérations, le temps de travail et la conciliation vie professionnelle/vie familiale.
Après trois ans de vie active, les jeunes d’origine maghrébine occupent des emplois plus précaires que les Français d’origine et sont moins bien rémunérés. Ils sont surreprésentés dans l’intérim et sous-représentés dans la fonction publique.
Les jeunes originaires d’Europe du Sud occupent majoritairement des CDI et très peu sont fonctionnaires.
Pour en savoir plus : Bref du Céreq, n° 341, décembre 2015
Céline Desserre
* Bureau international du travail
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