Les jeunes actifs toujours en quête d'un diplôme après leur insertion

08 Janvier 2018

Les jeunes actifs toujours en quête d'un diplôme après leur insertion © Fotolia Les jeunes croient dans la formation professionnelle. C’est ce que montre une enquête du Céreq, parue en décembre dernier, "Retours précoces sur la voie des diplômes : vers une formation « tout au long du début de la vie »".

Les jeunes sont nombreux, après avoir goûté pendant quelques années au monde professionnel, à reprendre leurs études afin de passer un nouveau diplôme. Cela témoigne « de la valeur que familles, jeunes et institutions continuent d’accorder aux diplômes », observent les deux chercheurs du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications), Virginie Mora et Alexie Robert.

Les plus nombreux à obtenir un nouveau titre sont les bacheliers (18 %) et les diplômés de niveau bac + 3 et 4 (17 %). Les moins diplômés sont moins nombreux à retourner sur les bancs de l’école. Seuls 12 % des non-diplômés et 11 % des jeunes ayant obtenu un diplôme de niveau V sautent le pas. Quant aux bac + 5, généralement bien insérés sur le marché du travail, ils ne sont que 5 % à reprendre leurs études.

Motivations diverses

Les objectifs des jeunes sont multiples. Paradoxalement, 40 % de ceux qui sont retournés sur les bancs de l’école travaillaient déjà régulièrement et étaient « plutôt satisfaits », voire « satisfaits » de leur situation professionnelle. Seuls 33 % d’entre eux connaissaient une situation d’emploi précaire. Ainsi, le retour à la formation n’est pas lié exclusivement à une difficulté d’insertion. Il répond également « à des désirs de progression ou de réorientation professionnelle, ou correspondent simplement à la remise en route d’un projet d’études temporairement suspendu ».

Réduction du risque de chômage

Les auteurs opposent deux types de démarches qui se croisent néanmoins parfois : une démarche « défensive » en vue de résoudre des difficultés d’accès à l’emploi - elle concerne près de la moitié des jeunes peu ou pas diplômés -. Une démarche « offensive », celle des plus diplômés qui souhaitent progresser dans leur carrière ou se réorienter.

Ce sont d’ailleurs ces derniers qui s’en sortent le mieux, réduisant significativement leur risque d’être au chômage après l’obtention d’un nouveau diplôme tandis que les premiers « ne semblent pas réussir à compenser leurs déficits d’employabilité initiaux, en comparaison de ceux, en difficulté aussi, mais n’ayant pas opté pour un retour en formation ».

Cependant, grâce à ces formations, « la part de jeunes non diplômés se réduit de 2 points, celle de jeunes diplômés du supérieur progresse de 4 points et passe à 44 % de la cohorte », indiquent les auteurs de l’étude.

Alternance convaincante

Autre enseignement de cette enquête, l’alternance remporte un beau succès auprès des jeunes puisque 44 % des nouveaux diplômes sont obtenus dans ce cadre (22 % en apprentissage, 15 % en contrat de professionnalisation, 7 % via d’autres formes d’alternance, notamment pour les filières sport, santé ou social. Une façon de rester ou de se mettre en phase avec le monde professionnel qui les séduit.

Télécharger Bref 360, Cereq, Décembre 2017

Mireille Broussous (Centre Inffo pour Défi métiers)

Tags : jeune | formation professionnelle