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Selon le Cereq, de plus en plus de jeunes reprennent des études peu après le début de leur vie professionnelle, notamment pour accéder à un diplôme plus élevé et à un emploi plus stable ou mieux rémunéré.
Le Céreq (Centre d’études et de recherche sur les qualifications) a suivi trois cohortes de jeunes représentatifs sortis de formation initiale en 1998, 2004 et 2010. Il en ressort que les reprises d’études sont de plus en plus fréquentes et à tous les niveaux de diplômes. Dans un contexte global d’élévation du niveau de formation et de compétition pour l’emploi, le diplôme est toujours le Graal de l’insertion professionnelle. En outre, les politiques publiques menées depuis 20 ans, dont le développement de l’alternance, de la formation continue ou la lutte contre le décrochage scolaire, favorisent les reprises d’études.
La fin de la formation initiale, moment privilégié pour la reprise des études
Ainsi, le nombre de jeunes ayant repris des études durant plus de 6 mois est passé de 14% (dont 4% d’alternance) pour la génération sortie de formation initiale en 1998 à 23% pour celle de 2010 (dont 7% en alternance). Le moment privilégié pour la reprise reste le même au long des années et est proche de la fin de la formation initiale (dans les 18 mois suivants).
Les sortants dont le plus haut niveau de diplôme est le baccalauréat sont ceux qui reprennent le plus. Parmi eux, ce sont ceux qui ont entamé des études supérieures sans décrocher de diplômes qui sont les plus susceptibles de retourner en formation : le taux de reprise est passé de 6 à 12% en alternance et de 17% à 30% hors alternance entre 1998 et 2010. Ensuite, viennent les sortants non diplômés du secondaire, qui sont 31% à reprendre des études en 2010 contre 20% en 1998. L’alternance est particulièrement prisée par les non diplômés du secondaire, les diplômés de CAP, les bacheliers professionnels et les diplômés de BTS (entre 33 et 39% des reprises d’études).
Insertion professionnelle et promotion sociale
La plupart de ces reprises permettent de terminer ou de compléter une formation, notamment dans le cas de formation initiale non professionnalisante (baccalauréat général ou technologique), qui ne facilite pas l’insertion professionnelle. En ce qui concerne les diplômes professionnels, le secteur d’activité a une influence. Ainsi, les jeunes issus de spécialités tertiaires reprennent davantage que ceux diplômés dans le secteur industriel, en raison d’une insertion professionnelle plus difficile. Ce sont majoritairement les jeunes qui ont été au chômage ou en contrats courts dans leurs premières années de carrière qui sont les plus susceptibles de poursuivre leurs études afin d’acquérir un niveau de diplôme supérieur.
Logique de promotion sociale
Les reprises d’études sont un moyen de compléter le parcours scolaire initial et d’obtenir un diplôme pour trouver plus facilement un emploi, mais elles permettent aussi l’amélioration de la rémunération et le développement professionnel continu de salariés plus stables, dans une logique de promotion sociale -c’est le cas par exemple de diplômés du supérieur qui vont continuer sur un master dans une autre discipline-. L’essor des reprises d’études semble s’inscrire dans une porosité croissante entre formation initiale et formation continue, et préfigure l’amorce de la formation tout au long de la vie.
Pour aller plus loin sur les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes
Sur les motivations pour retourner sur les bancs de l’école
Sarah Nafti (Centre inffo pour Défi métiers)
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