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La Dares a mené une enquête qualitative pour mieux connaître le fonctionnement et les pratiques des écoles de la 2e chance (E2C).
Nées il y a 10 ans, les écoles de la 2e chance (E2C) ont accueilli en 2013 plus de 14 000 jeunes sur une centaine de sites. Afin de mieux connaître ces établissements, dédiés à l'insertion sociale et professionnelle de jeunes "décrocheurs", la Dares a mené en 2012 une enquête qualitative auprès de huit écoles, dont les résultats ont été publiés le 3 septembre.
Les activités de ces écoles sont soumises à un processus de labellisation, mis en place en 2009 par le Réseau E2C. Si tous les établissements "partagent les mêmes principes d'individualisation des parcours et d'alternance en entreprise", chacun possède toutefois "son identité avec ses propres pratiques, en rapport avec son territoire d'implantation", constate l'étude de la Dares.
Les missions locales sont les principaux prescripteurs vers les E2C. Les pratiques de recrutement des jeunes varient selon les écoles (entretien individuel, jury, etc.), néanmoins les critères de sélection reposent sur la motivation et le volontariat. Dans toutes les écoles, la validation du recrutement se fait ensuite au terme d'une période d'essai ou période d'intégration.
Le parcours des stagiaires dans les E2C dure en moyenne de 6 à 8 mois, mais peut s'étaler dans certaines écoles jusqu'à 30 mois. "Chaque école suit son propre modèle de parcours type, avec une succession de plusieurs étapes progressives" observe l'étude, qui distingue trois volets d'actions organisées par les E2C : "une remise à niveau des savoirs de base, des stages en entreprise et des activités d'ouverture sur l'extérieur".
La stabilisation des parcours des jeunes et le développement de liens étroits avec les acteurs économiques locaux, constituent des "axes fort" du modèle des E2C, analyse enfin l'étude de la Dares, qui regrette néanmoins un suivi insuffisant des élèves après leur sortie de l'école.
Les jeunes accueillis en E2C : quels profils ?
Les jeunes entrés en E2C en 2013 ont 19,9 ans en moyenne, avec une proportion équilibrée de femmes (51 %) et d'hommes (49 %). Neuf jeunes sur 10 n'ont pas de diplômes de niveau V ou supérieur et 32 % habitent dans des territoires des politiques de la ville.
Les auteurs de l'étude constatent que les jeunes rencontrés présentent une grande diversité de parcours, tous néanmoins "marqués par des ruptures scolaires et souvent personnelles". Ils cumulent également les difficultés dans plusieurs domaines : financier (notamment d'endettement), de santé, de logement, de mobilité, de délinquance.
Pour répondre à ces situations, l'ensemble des E2C a mis en place un pôle social.
On dénombre, en 2014, 8 écoles de la 2e chance en Ile-de-France, réparties sur 23 sites et accueillant plus de 3 000 jeunes.
Raphaëlle Pienne
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